INTERDICTION D’EXPORTATION DE CÉRÉALES ET DE SOJA : Le gouvernement Ghanéen en lutte pour l’autosuffisance alimentaire
Pour sécuriser l’approvisionnement intérieur du pays face à une sécheresse sévère qui touche le nord du pays, le gouvernement ghanéen suspend temporairement l’exportation de céréales et de soja. Cette décision annoncée lundi 26 août 2024, par le ministre de l’alimentation et de l’agriculture, concerne des produits agricoles essentiels tels que le riz, le maïs et le soja.
Au Ghana, les régions du nord et de l’est, qui fournissent environ 62% des céréales du pays, sont particulièrement touchées par la sécheresse. Des milliers de producteurs et de fermiers ont subi d’énormes pertes en raison de cette situation. La production agricole ghanéenne a ainsi eu un choc entraînant une baisse significative des récoltes. En plus des céréales, d’autres cultures comme l’arachide, le sorgho, le millet et l’igname sont aussi touchées.
Selon les estimations du ministre de l’agriculture du Ghana, Bryan Acheampong « environ 435 872 agriculteurs cultivant 871 745 hectares sont affectés par ces conditions climatiques extrêmes. Les pertes d’investissement liées à cette situation sont évaluées à 3,5 milliards de cedis (224 millions de dollars), avec une perte de revenus potentielle atteignant 10,4 milliards de cedis (666 millions de dollars) ».
En plus de cette décision d’interdiction d’exportation, le gouvernement Ghanéen, pour atténuer cette crise, a annoncé la création d’un programme d’aide d’urgence destiné à soutenir les agriculteurs et à pallier la pénurie de céréales. Il prévoit de lever 500 millions de dollars auprès de ses partenaires financiers, dont la Banque mondiale.
À propos, Mohammed Amin Adam, ministre des Finances, a précisé que l’aide du gouvernement inclura des transferts d’argent en espèces de 1 000 cedis (64 dollars) par hectare pour les agriculteurs les plus vulnérables. En plus de cela « le gouvernement envisage de puiser dans la réserve céréalière de la Cedeao et de collaborer avec le secteur privé pour importer jusqu’à 300 000 tonnes de maïs et 150 000 tonnes de riz, afin de stabiliser l’approvisionnement alimentaire» ajoute le ministre.
Moudachiou ALIOU