RÉORGANISATION DE LA FILIÈRE BANANE EN COTE D’IVOIRE : Un nouvel élan pour les acteurs

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La filière banane ivoirienne fournit 3 % du PIB et plus de 45 000 emplois. Cependant, comme pour l’ensemble des autres producteurs africains du fruit, la question de la durabilité demeure un enjeu majeur. C’est pourquoi, une plateforme de concertation des acteurs de la chaîne de valeur banane a été lancée le 26 septembre en marge d’une rencontre organisée à Abidjan.

Pendant 3 jours, sous l’impulsion de l’Organisation des producteurs-exportateurs de bananes, d’ananas, de mangues de la Côte d’Ivoire (OBAM-CI) en partenariat avec l’Association des producteurs africains de bananes et d’autres fruits (Afruibana), les parties prenantes seront invités à une réorganisation de la filière. Ce nouveau creuset permettra aux acteurs de discuter des questions centrales pour la filière banane que sont la responsabilité partagée des acteurs dans la mise en place des conditions de travail et de rémunérations équitables ainsi que du salaire décent qui doit permettre « aux travailleurs et à leur famille de vivre dignement, couvrant les besoins essentiels et permettant aussi une épargne ».
L’objectif clairement affiché est de renforcer la coopération entre les producteurs locaux, les distributeurs européens ainsi que diverses organisations internationales engagées sur ces problématiques dans le cadre d’un dialogue social devant aboutir à un accord de branche d’ici fin 2026.

Alors que, la banane est le fruit le plus produit et exporté au monde, Jean-Marie Kakou-Gervais, président de l’OBAM-CI et vice-président d’Afruibana précise qu’il s’agit aussi du fruit le moins cher sur le marché international.
Si ce facteur a contribué à faire de la banane le fruit le plus consommé au monde, le responsable indique que pour les acteurs ivoiriens et plus largement africains, la faiblesse des prix reste préjudiciable dans la mesure où la culture se fait essentiellement de manière écologique en dépit des défis. « Nous produisons de la banane propre sur le marché international, en d’autres termes, n’interviennent pas les pesticides. Malheureusement, la banane reste le fruit le moins cher sur les étals. Prenons la pomme qui vient de Normandie et qui est vendue à Paris. Elle coûte deux à trois fois plus cher qu’une banane qui est produite à des milliers de kilomètres et qui est transportée dans des conditions techniques plus contraignantes. Nous avons créé un centre de concertation afin que la question du salaire décent ne nous soit pas imposée. Nous craignons qu’une entité loin de la scène de production décide du salaire de nos producteurs sans nous avoir consultés. Le salaire décent ne peut pas nous être imposé. C’est pourquoi nous voulons participer aux démarches », a expliqué Jean-Marie Kakou-Gervais.

Pour rappel, la Côte d’Ivoire est le premier producteur africain de bananes avec une exportation de 80 % vers l’Europe. A cet effet, la mise en place de cette nouvelle plateforme de concertation des acteurs de la chaîne de valeur banane va sans doute contribuer à une production et une gestion plus harmonieuse du secteur.

Moudachirou ALIOU

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