DU FÉTICHISME À L’ENVOÛTEMENT DANS L’AGRICULTURE : Les faces cachées d’une pratique rétrograde

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Dans la plupart des pays africains, contrairement à ceux occidentaux dont le secteur agricole est mécanisé, une femme ou un homme avec une houe à la main est le symbole par défaut de l’agriculture. C’est une image pour donner une idée du dur labeur agricole auquel sont confrontés les agriculteurs sur le continent. Les agriculteurs africains cultivent 70 % des aliments dans de petites exploitations agricoles, une tâche fondée principalement sur le travail physique. Ceci à cause du manque surtout de moyens pour acquérir des machines agricoles agricoles, or sans une agriculture mécanisée, la productivité souffre considérablement et réduit nettement les revenus des agriculteurs. C’est dans cette quête de productivité, d’amélioration de rendement et de protection des cultures que certains paysans font recours à des pratiques mystérieuses relevant du fétichisme.

Le fétichisme agricole en question…

En Afrique, les paysans face à la nécessité d’amélioration du rendement agricole, de protection des cultures face à leur incapacité financière et intellectuelle de se doter de technologies et d’équipements modernes font recours à leur croyance. Ce sont des pratiques mystérieuses qui se font de diverses manières dans les sous-secteurs de l’agriculture, la pêche et l’élevage.
Au Bénin, c’est une pratique qui s’observe également, même si de nos jours elle est peu répandue voir rétrogradée à cause de l’expansion de la mécanisation agricole. Si non, bon nombre d’agriculteurs faisaient ou promettaient des sacrifices à leur fétiche contre une saison agricole fructueuse. D’autres ont des pratiques surnaturelles spécifiques pour protéger leur champ voir augmenter la productivité.

Salimane orou sika agriculteur à Ouénon en parle : « ce que nous nous faisons est que lorsque nous voulons cultiver de l’igname, nous enterrons le tubercule avec un médicament traditionnel. L’effet de ce dernier est que le tubercule ne meurt pas. C’est pareil également pour le mil ».
Il faut reconnaître que ces pratiques de fétichisme dans la production agricole ont été autrefois virales, mais de nos jours, elles ne se limitent qu’à des rumeurs. C’est ce que
Kpassi Gobi Mélanie nous explique « il y a des rumeurs sur l’igname, selon lesquelles des producteurs sèment avec des incantations pour augmenter la productivité de celui-ci. »

L’envoûtement des champs, une autre face du fechitisme en agriculture

Si d’autres utilisent le fétichisme pour des intérêts personnels allant dans le sens du développement de leur production agricole, certains en font usage pour des raisons inavouées. Il s’agit de personnes très peu catholiques qui envoûtent mystiquement l’espace de production de leurs confrères agriculteurs par jalousie ou règlement de compte. Des pratiques autrefois courantes, mais obsolètes de nos jours sûrement à cause de la prise de conscience des acteurs. « on entendait des histoires comme quoi deux amis partageant le même champ se disputent parce que le second jaloux des récoltes de son frère fait des choses mystiques pour récupérer
la récolte » a déclaré Kpassi Gobi Mélanie. D’autres au-delà de l’envoûtement vont jusqu’à tuer leur semblable de façon mystique juste à cause des malentendus. Il s’agit de pratiques relevant du fétichisme dans l’agriculture qui semblent de plus en plus être délaissées. Actuellement, ces pratiques sont substituées par la prise de conscience et la quête d’une agriculture mécanisée.

Moudachirou ALIOU

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