LUTTE CONTRE LE CHARBON BACTÉRIDIEN : Le Bénin et le Togo unis pour pérenniser les acquis

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À l’occasion de la 4ème réunion transfrontalière déroulée à Parakou, le Bénin et le Togo se sont une fois encore retrouvés pour renforcer leur coopération dans la lutte contre le charbon bactéridien. C’est une maladie qui a marqué la vie des éleveurs du nord de ces deux pays selon le bilan des actions entreprises pour son éradication au cours des dix dernières années.

Lancé il y a une décennie, le projet conjoint de lutte contre le charbon bactéridien a permis aux deux pays d’enregistrer des avancées significatives. Les résultats issus des actions menées se traduisent par la vaccination des animaux, l’identification de l’agent pathogène, la cartographie des zones à risque et la sensibilisation des populations aux dangers de la maladie. Comme l’a rappelé Dr Boubacar Mamadou Djaouga, représentant du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep) du Bénin, cette reunion des parties prenantes a permis de revenir sur les recommandations de la précédente session et d’évaluer l’impact du projet sur le terrain. « Nous avons pu constater les progrès réalisés et réfléchir aux moyens de surmonter les défis restants », a-t-il souligné. En effet, les efforts combinés des deux pays ont conduit à une maîtrise de la maladie, autrefois endémique dans certaines régions du nord.

Le charbon bactéridien ou fièvre charbonneuse est une maladie due à̀ une bactérie à gram positif, sporulée Bacillus anthracis. Le charbon provoque une mortalité́ élevée chez les ruminants ; cette maladie est une zoonose, une maladie qui affecte principalement les animaux mais se transmet également à l’Homme.

Pour le Bénin, Dr Yao Akpo, directeur de l’élevage, a mis en avant les compétences développées grâce au projet, notamment dans la détection de l’agent pathogène Bacillus anthracis. Il a également insisté sur l’importance de la cartographie des champs contaminés. Cette dernière fut une mesure cruciale pour éviter la propagation de la maladie selon lui. « En balisant ces zones, nous avons pu protéger à la fois les animaux et les populations locales », a-t-il précisé.

Il existe des vaccins contre la maladie du charbon pour le bétail et l’homme. Les vaccins vétérinaires sont utilisés pour lutter contre la maladie du charbon dans le bétail. Par ailleurs, les vaccins humains sont en quantité limitée et servent principalement à protéger certaines personnes susceptibles d’être exposées à la maladie dans le cadre de leur travail.

Du côté togolais, Dr Ibrahim Barry, coordinateur du Plcb Togo, a annoncé que le pays n’a enregistré aucun cas de mortalité humaine depuis 2014 et que la maladie est désormais éradiquée chez les animaux depuis 2020. « Les comportements ont changé, les gens sont désormais conscients des dangers liés à la consommation de viande cadavérique», a-t-il affirmé avec satisfaction.La rencontre de Parakou s’est conclue sur une note positive. Les participants des deux pays se félicitant des résultats obtenus et de la solidité de leur coopération. L’accent a été mis à cet effet, sur la nécessité de pérenniser les acquis du projet et de continuer à surveiller la situation afin de prévenir toute résurgence de la maladie.

Nadjahatou BAGUIRI ( Stg)

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