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AMÉNAGEMENT D’AIRES DE PÂTURAGE A NATITINGOU: 200 hectares sécurisés pour l’activité

Les travaux d’aménagement et de sécurisation d’une aire de pâturage ont été officiellement lancés, ce mercredi 30 juillet 2025, à Natitingou. C’est à la faveur d’une séance de travail tenue dans la salle de réunion de la mairie, en présence de plusieurs autorités locales, partenaires techniques et représentants d’organisations paysannes.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de soutien à la Résilience par l’Agri-élevage Familial Intégré (ReSia), financé par la coopération belge à travers Vétérinaires Sans Frontières, et mis en œuvre par l’Ong Potal Men, en partenariat avec l’Association Nationale des Organisations Professionnelles des Éleveurs de Ruminants (Anoper). Elle vise à prévenir les conflits agropastoraux en dotant les éleveurs d’espaces pastoraux sécurisés. Trois sites avaient été identifiés pour les travaux : deux de 100 hectares et un de 200 hectares. C’est ce dernier, situé à Kotopounga, qui a été retenu.

L’objectif de la séance ayant mobilisé les acteurs était de présenter le projet, d’échanger sur les modalités de mise en œuvre et de recueillir les amendements. Selon le Gestionnaire du Projet ReSia, Abou-Bakar Tidjani, « l’activité que nous menons aujourd’hui va dans le cadre du résultat 4, qui amène à sécuriser les espaces pastoraux qui sont sources de conflits entre éleveurs et agriculteurs. […] Nous nous sommes rassurés de l’existence des documents juridiques reconnaissant le domaine comme d’utilité publique. C’est donc sur cette base que nous engageons les travaux. »
Pour Clément Ayémona, Premier Adjoint au Maire de Natitingou, cette action vient à point nommé dans un contexte de tensions récurrentes entre agriculteurs et éleveurs dans la commune. « La commune de Natitingou bénéficie de ce projet ReSia, qui passe par l’Ong Potal Men. […] C’est un travail qui devrait être fait depuis pour finir avec les conflits que nous vivons tout le temps avec les agriculteurs et les éleveurs. […] Il fallait chercher des couloirs de passage et sécuriser les aires de pâturage de ces animaux. » dira-t-il.
Il a aussi rassuré que des comptes rendus réguliers seront organisés à chaque phase du projet pour permettre des ajustements si nécessaire. « À chaque fois que nous évoluerons dans les travaux, il y aura des séances de comptes rendus, de mise à jour, pour que s’il y a des amendements ou quelque chose à parfaire, tout cela soit pris en compte. » souhaite-t-il.

Le Directeur Départemental de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Ddaep) de l’Atacora, Olaréwajou Eliab Biaou, a, pour sa part, rappelé que les conditions de réalisation de ces aménagements doivent s’aligner sur les prescriptions nationales relatives à la sécurisation des ressources naturelles, lesquelles constituent des infrastructures souvent au cœur des tensions entre acteurs ruraux.
Le projet ReSia repose sur quatre axes majeurs : le renforcement des services agricoles et vétérinaires, l’appui aux moyens d’existence des populations vulnérables, la diversification des revenus avec accès aux marchés, et la promotion de la cohésion sociale par la prévention des conflits agropastoraux. Il est structuré en deux phases opérationnelles. La première consiste en une cartographie participative du site de 200 hectares à Bangrétamou Peul à Kotopounga, incluant le géoréférencement, le repérage des infrastructures clés et la délimitation spatiale. La seconde phase porte sur la mise en valeur écologique et sociale du site, avec la plantation de haies végétatives, la sensibilisation communautaire et la mobilisation des acteurs locaux pour un entretien durable.
L’initiative vient ainsi appuyer les efforts de développement local et de prévention des conflits liés à l’accès à la terre et à l’eau, dans une région où l’agro-pastoralisme demeure vital pour les communautés. Les communications riches et les réactions recueillies lors de la séance témoignent d’une volonté collective d’avancer vers une meilleure gestion des ressources naturelles et une cohabitation pacifique entre les différents acteurs du monde rural.

Nadjahatou BAGUIRI

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