IMPORTATIONS DU MAÏS AU SÉNÉGAL : Le gouvernement annonce une réduction de 20 % d’ici 2026

Le gouvernement sénégalais ambitionne de réduire de 20 % les achats de maïs sur le marché international d’ici l’année prochaine. L’annonce en a été faite dans un communiqué publié le 9 octobre 2025 par le ministère de l’Agriculture sénégalais. Une nouvelle stratégie en somme, visant à rehausser le niveau de la production locale et à limiter l’importation.
Au Sénégal, le maïs constitue la troisième céréale la plus consommée après le riz et le mil. Le gouvernement qui cherche à réduire le recours aux importations de cette denrée, vient d’adopter une nouvelle stratégie visant à rehausser le niveau de la production locale.
Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), le pays de la Teranga a importé 512 740 tonnes de la céréale en 2024. Mais face à la nouvelle stratégie, le souhait des autorités sénégalaises est de réduire leurs achats d’au moins 103 000 tonnes à cette échéance. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement mise notamment sur le Programme d’Accélération de l’Agriculture en Afrique (Aaap), une initiative continentale de 400 millions dollars portée par le Groupe Banque mondiale et ciblant 32 pays africains, dont le Sénégal.
Ce dispositif vise à aider les petits exploitants agricoles à accroître leur productivité, à générer davantage de revenus et à stimuler la création d’emplois en milieu rural en s’appuyant sur un mécanisme combinant investissements privés, partage des risques avec les institutions financières et soutien aux AgriTechs, afin d’améliorer le financement et la transformation des chaînes de valeur agricoles.
« Le Aaap inscrit dans la vision du Plan Sénégal 2050, vise à bâtir une agriculture moderne, durable et compétitive à travers le modèle intégré du [Grenier du Maïs], mobilisant l’État, les producteurs, les institutions financières et le secteur privé. Ce programme repose sur cinq leviers : productivité accrue, financement sécurisé, contractualisation durable, digitalisation des filières via Tolbi OS, et renforcement des capacités de stockage et de transformation », souligne le communiqué.
À cela s’ajoute l’initiative AgriConnect portée par le ministère de l’Agriculture sénégalais. Ce second dispositif vise à coordonner et amplifier les programmes agricoles à travers la digitalisation de la distribution des intrants, la contractualisation ainsi que la structuration des coopératives, afin d’accélérer la transformation de la filière.
Par ailleurs, même si les données publiques sur le budget exact ou l’échéancier de ces deux programmes détaillés restent encore à clarifier pour leur mise en œuvre dans le pays, l’ambition de Dakar reste inébranlable. Il s’agit de réduire sa dépendance croissante aux marchés extérieurs pour l’approvisionnement en maïs.
Moudachirou ALIOU