ACTIVITÉS DE MARAÎCHAGE EN PÉRIODE D’HARMATTAN AU NORD BÉNIN : Les maraîchers entre défis et survie

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En période d’harmattan, les maraîchers font face à des conditions climatiques difficiles qui affectent leurs rendements. Bozari Abdel Kader, maraîcher, nous explique les défis auxquels ils font face, les impacts sur les cultures et les solutions envisagées pour améliorer la production agricole en cette saison exigeante pour maintenir les revenus.

Journaliste : Quels types de cultures pratiquez-vous durant l’harmattan ?

Bozari Abdel Kader : En cette période que nous appelons « contre-saison fade », nous cultivons principalement des tomates et des pastèques. Ce sont des cultures qui s’adaptent relativement mieux à ces conditions difficiles, bien que les défis ne manquent pas.

Quel est l’impact de l’harmattan sur vos cultures ?

L’harmattan entraîne un flétrissement des fleurs et un faible rendement. Le froid empêche les fleurs et les plantes de se développer convenablement. Même avec un arrosage régulier et le respect des techniques agricoles, nous n’obtenons pas toujours les résultats escomptés. C’est une période où il faut se concentrer sur des cultures moins contraignantes.

Quelles sont les principales maladies et ravageurs rencontrés durant cette période ?

En saison sèche, les principaux ravageurs sont les rats, qui attaquent souvent les pastèques après leur maturité. Concernant les insectes, les attaques sont moindres, mais nous faisons face à des mouches blanches, qui restent persistantes.

L’harmattan influence-t-il négativement la qualité de vos récoltes ?

Oui, l’harmattan a un effet négatif sur le rendement. Le flétrissement des fleurs provoque une chute de ces dernières, réduisant ainsi la quantité de fruits produits. En comparaison, les rendements sont bien meilleurs en période chaude qu’en période fraîche.

Quelles sont les autres difficultés majeures que vous rencontrez en cette période ?

Les principales difficultés concernent la disponibilité de l’eau pour l’arrosage des plantes. Le sol se dessèche très rapidement, ce qui nous oblige à rechercher les sources d’eau pour arroser fréquemment. Ceci augmente non seulement les coûts liés à l’essence pour l’irrigation, mais aussi ceux concernant les forages circonstanciels. À cela s’ajoutent les problèmes liés au flétrissement des fleurs, comme je l’avais déjà mentionné.

Quelles sont les techniques spécifiques pour protéger vos cultures en période d’harmattan ?

Malheureusement, nous n’avons pas de techniques spécifiques. Les solutions, comme la construction de serres, sont trop coûteuses et donc inaccessibles pour la majorité d’entre nous. Ces serres permettraient de recréer des conditions favorables à la croissance des plantes, mais leur conception reste un défi financier.

Que faudrait-il mettre en place pour soutenir les maraîchers durant l’harmattan ?

Il est difficile de contrôler un phénomène naturel comme l’harmattan. Toutefois, l’aide à la construction de serres serait une solution efficace pour améliorer nos rendements. Avec un soutien financier ou technique, nous pourrions mieux protéger nos cultures durant cette période critique.

Votre mot de fin d’entretien…

Il apparaît clairement que les maraîchers sont confrontés à de nombreux défis en période d’harmattan. Le soutien technique et financier, notamment pour la mise en place de serres, pourrait représenter pour nous une véritable bouée de sauvetage.

Nadjahatou BAGUIRI

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