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PRODUCTION DE FEUILLES DE BAOBAB À BOUKOMBÉ: Une activité au service du bien-être

À Boukombé et dans ses villages voisins, notamment Manta, le baobab n’est pas qu’un arbre majestueux. Il est une véritable ressource alimentaire, thérapeutique et économique pour le peuple Otammari. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Fortuné N’Tcha agriculteur à Manta revient sur les raisons qui font qu’à Boukoumbé, et précisément à Manta ces feuilles sont prisées par la population.

Journaliste : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi la feuille de baobab est si importante pour votre communauté ?

Fortuné N’Tcha : La feuille de baobab est un aliment essentiel. Elle accompagne nos repas et apporte des nutriments précieux. C’est un produit de notre terre que nous consommons depuis toujours.

Vous avez mentionné que la production suit un calendrier précis. Pouvez-vous détailler ce rythme naturel ?

Oui. Les feuilles sont les plus abondantes pendant la saison pluvieuse, de juin à août, puis à nouveau en octobre. En dehors de ces périodes, il est difficile d’en trouver suffisamment. Ce calendrier dicte notre cueillette et la préparation de la sauce chaque année.

La récolte semble être un travail difficile. Quels sont les principaux défis que vous rencontrez ?

Les baobabs sont des arbres très grands et leurs branches s’étendent loin. Nous devons grimper ou utiliser de longs bâtons pour atteindre les feuilles. Ensuite, il faut trier soigneusement, enlever les parties sèches ou abîmées, et préparer la base de la sauce. C’est un travail qui demande patience et savoir-faire.

Combien de temps faut-il généralement pour préparer les feuilles après la récolte ?

Cela dépend de la quantité, mais le tri et la préparation peuvent prendre plusieurs heures. Chaque étape est importante pour garantir la qualité du produit final.

Quelles qualités recherchez-vous dans les feuilles pour qu’elles soient adaptées à la sauce ?

Il faut des feuilles fraîches, vertes et intactes. Celles qui sont sèches ou abîmées ne conviennent pas. La qualité des feuilles influence directement le goût et la texture de la sauce.

Y a-t-il des techniques ou des astuces transmises par vos ancêtres pour faciliter ce travail ?

Oui, beaucoup. Par exemple, savoir quand cueillir, comment trier rapidement et comment préparer la sauce sans perdre les nutriments. C’est un savoir-faire que nous transmettons de génération en génération.

Enfin, que diriez-vous à ceux qui ne connaissent pas la feuille de baobab ?

C’est un trésor de notre nature. Elle nourrit, elle soigne, et elle rassemble nos familles autour de la table. Ceux qui goûtent une sauce bien préparée découvrent immédiatement sa richesse.

Nadjahatou BAGUIRI

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