Découverte de la pêche artisanale à Bétérou : Une activité de subsistance hypothéquée !

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Bétérou est un arrondissement de la commune de Tchaourou étalé de part et d’autre du fleuve Ouémé et traversé par la route inter-Etat Parakou-Djougou. Les populations de cette localité vivent essentiellement des activités du secteur primaire notamment la pêche en guise de consommation et de commercialisation. Une descente dans la zone a permis de suivre le déroulement de cette activité menée avec des techniques révolues. Constat qui relance le débat sur l’urgence d’une réorganisation du secteur halieutique au Bénin.

Par Jacques D. BOSSE

Pas de bateaux ni d’outils modernes mais plutôt des pirogues de toutes sortes, des filets, des hameçons et pire, des produits phytosanitaires. D’un autre côté, confesse Moussa Mama ; l’un des pêcheurs du fleuve : « Nous sommes confrontés aux difficultés des pêcheurs illégaux qui aujourd’hui, envahissent le fleuve en utilisant des outils et des produits non recommandés pour tuer les poissons même jusqu’aux plus petits ». Cette pratique de pêche à double tranchants est redoutée par les pêcheurs eux-mêmes. Il en est de même pour consommateurs qui ne sont pas les seuls exposés car la pratique rime malheureusement avec la disparition de certaines espèces de poissons autrefois pêchées dans ce fleuve. Moussa, un pécheur rencontré sur les rives du fleuve confirme les rumeurs quand il avoue qu’ « il y a certaines espèces de poissons qu’on ne trouve plus ». Les plaintes se sont amplifiées ce monde de gens du fleuve. Quelques-uns d’entre eux, fatigués de toujours rentrer bredouilles, ont souvent menacé d’aller se chercher ailleurs, loin de fleuve appauvri. Mais, sans se faire prier par quiconque, tous se retrouvent le lendemain pour de nouvelles aventures fluviales. Ici, c’est le sauve qui peut. Il faut donc se réveiller tôt pour braver les eaux à la conquête de son poisson. Qu’on choisisse de pêcher dans l’Ouémé supérieur ou dans la forêt classée qui regroupe les villages de Wari-Maro, Térou, Agbassa, Idadjo et dans les Monts Couffè, chaque pêcheur devrait s’acquitter d’un droit de pêche au service des eaux et forêt à hauteur de dix mille Franc Cfa l’an. Cette contribution pèse lourd sur les maigres revenus des exploitants en ces temps de la pêche morte. Pire, le bureau de l’Association faîtière des pêcheurs de Bétérou est déjà presque moribond. Ce qui ouvre davantage la voie aux envahisseurs d’origine malienne ou nigérienne plus expérimentés.

A la fin de cette découverte, nous retenons que l’activité de pêche est beaucoup plus rentable à partir du mois de décembre jusqu’à mars en raison de la baisse du niveau des eaux. Avis donc à nos lecteurs passionnés de la pêche.

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