TECHNIQUES DE PRODUCTION DE LA PASTÈQUE : Issifou Bata Imorou livre ses secrets

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La pastèque est un fruit très prisé au Bénin. Tout comme les autres fruits, elle est empreinte de plusieurs valeurs nutritives. La production de la pastèque est certes exigeantes mais pourvue d’avantages qui encouragent sa production. C’est une culture qui nécessite une agilité précieuse. Pour cerner les contours de sa production, le journal agricole Agri impact a pris en entretien un spécialiste de ladite culture Issifou Bata Imorou. Cet entretien met en lumière les défis et les opportunités de la culture de la pastèque au Bénin, offrant ainsi une feuille de route précieuse pour les agriculteurs intéressés.

Issifou Bata Imorou fermier et maraîcher partage avec nous ses connaissances et expériences sur la production de la pastèque, un fruit populaire mais dont la culture n’est pas assez répandue au Bénin.

Journaliste : M. Bata, pouvez-vous nous dire en terme simple et clair ce qu’est la pastèque ?

Issifou Bata Imorou : La pastèque est un gros fruit rond ou ovale avec une peau verte et une chair rouge ou rose juteuse, souvent parsemée de petites graines noires. Elle est sucrée et rafraîchissante, grâce à sa haute teneur en eau, environ 90%.

Qu’en est-il de ses compositions nutritives ?

La pastèque est majoritairement composée d’eau, ce qui en fait un excellent fruit pour l’hydratation. Elle contient peu de calories, des glucides, et une faible proportion de fibres et de protéines. Elle est également une bonne source d’antioxydants comme le lycopène, bénéfique pour la santé cardiaque et la prévention de certains cancers.

Combien de types de pastèques existe-t-il et quel type recommandez-vous pour la culture ?

Il y a plusieurs types de pastèques, mais les plus connues sont d’abord le Sugar Baby (Kaoulac). Il très populaire en Afrique de l’Ouest, avec une peau bien verte et une chair rouge très sucrée. Nous avons ensuite le Charleston (Panthère). Ce type de pastèque est Allongée, avec une peau vert marbré. Il y aussi le Miyako; striée, avec une chair souvent farineuse; le Moon and Stars à écorce verte tachée de jaune, chair rouge sucrée. Pour la culture en Afrique de l’Ouest, je recommande la Sugar Baby, en raison de sa popularité et de son adaptation aux conditions locales.

Quelles sont les techniques utilisées pour la production de la pastèque ?

La production de la pastèque nécessite plusieurs étapes clés. D’accord, il y a la préparation du sol. Il est question de faire un labourage pour rendre le sol meuble et bien aéré, et procéder à un rajout avec de compost ou du fumier pour enrichir le sol.Il faut ensuite procéder au choix des semences. Ici il s’agit de sélectionner des variétés adaptées au climat local et résistantes aux maladies courantes mais aussi aux changements climatiques Il faut passer ensuite à la méthode de semis et de plantations. Ici, nous avons le semis direct ou en pépinière, selon la variété et les conditions climatiques. Par ailleurs, il faut une bonne maîtrise de l’eau. En effet l’utilisation de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte pour un apport régulier en eau est plus adapté. En ce qui concerne l’utilisation de fertilisants, il faut appliquer des engrais bien équilibrés ou spécifiques selon les besoins. Il est très important de procéder de façon régulière au contrôle des maladies et des parasites. En effet, la surveillance régulière et l’utilisation de traitements biologiques ou intégrés contribuent efficacement à minimiser non seulement l’impact sur l’environnement mais permet aussi d’avoir des produits plus sains à la consommation.

Quelles sont les ressources financières et matérielles nécessaires pour se lancer dans cette production?

La maîtrise de l’eau est cruciale. Ensuite, il faut prévoir les coûts des semences, de l’équipement, des engrais, des produits phytosanitaires, et des infrastructures nécessaires.

La culture de la pastèque est-elle populaire au Bénin ?

La pastèque est bien connue, mais sa culture n’est pas très populaire à cause des nombreuses contraintes liées aux conditions de culture. Par ailleurs, pour rendre cette culture plus populaire, Il faut valoriser les avantages économiques et nutritifs de la pastèque, et sensibiliser les agriculteurs sur les techniques culturales et les opportunités de marché.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui voudraient se lancer dans la culture de la pastèque ?

Je leur conseille de s’éduquer et se former, de consulter des experts, de planifier soigneusement, de budgétiser leurs dépenses, de commencer petit pour minimiser les risques financiers, de gérer efficacement l’eau, de fertiliser correctement, et de surveiller les maladies et les parasites. Enfin, ils doivent développer des stratégies de commercialisation pour optimiser leurs ventes.

Nadjahatou BAGUIRI (Stg) / Contact : 95795555

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