INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LE MONDE : 733 millions de personnes touchées en 2023

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La production agricole comme porte de sortie

733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023; soit une personne sur onze à l’échelle mondiale. C’est ce que révèle un rapport sur l’état de la sécurité alimentaire dans le monde publié le mercredi, 24 juillet 2024 par cinq organismes spécialisés du système des nations unies. En Afrique, la situation est encore plus alarmante. Jusqu’à 20 % d’africains ont souffert de la faim l’année dernière. Des statistiques qui montrent que le monde est encore loin de son Objectif de Développement Durable (ODD) 2, celui d’éradiquer complètement la faim d’ici 2030. Le rapport révèle même que le monde a reculé de 15 ans car les niveaux de sous-alimentation aujourd’hui sont comparables à ceux de 2008-2009.

LE BÉNIN N’EST PAS ÉPARGNÉ

L’insécurité alimentaire reste une préoccupation de premier plan au Bénin car selon les statistiques officielles, 9,6 % des béninois n’ont pas accès en tout temps et en tout lieu à une nourriture saine et nutritive. Il apparaît donc évident que le Bénin est aussi concerné par le phénomène. Les cris de détresse d’une grande partie de la population notamment les plus vulnérables constituent d’ailleurs un baromètre pour se rendre compte que la faim touche une grande partie des béninois. Dans nombre de familles, manger deux fois par jour demeure encore un véritable casse-tête. Et si l’on ajoute à celà le fait que la plupart des aliments consommés ne renferment pas les éléments nutritifs et les calories nécessaires, il est clair que l’insécurité alimentaire constitue un défi que les pouvoirs publics se doivent de relever.

L’AGRICULTURE, GAGE D’UNE BONNE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Des conflits armés à la montée de l’extrémisme violent notamment en Afrique de l’ouest en passant par les changements climatiques mais aussi la flambée des prix des produits de grande consommation, les causes de l’aggravation de la faim dans le monde sont aussi diverses que variées. Au Bénin, cette année par exemple, le maïs, le haricot, le mil, le riz, la tomate, le piment et biens d’autres denrées de première nécessité sont devenus presqu’ intouchables par le citoyen lambda aggravant ainsi les risques d’augmentation de la faim. Les mesures sociales prises par le Gouvernement ne suffisent pas jusqu’ici à calmer ces tensions inflationnistes qui touchent de pleins fouets l’ensemble de la population mais plus particulièrement les couches les plus vulnérables. Mais tout ceci est un paradoxe dans un pays où l’agriculture fournit 70% des emplois, contribue à un tiers de l’économie nationale et à 75% des recettes d’exportation. Le Bénin dispose de suffisamment de terres cultivables pour nourrir ses enfants. C’est pourquoi il est primordial que les politiques agricoles prennent vraiment au sérieux ce rapport de la Fao afin que l’éradication de la faim soit une réalité au Bénin. La politique de mécanisation de l’agriculture béninoise et d’amélioration des rendements doit plus que jamais se poursuivre. Mais la responsabilité ne revient pas qu’aux gouvernants. En tant que citoyen, emblaver ne serait-ce qu’un lopin de terre pour son autosuffisance alimentaire peut contribuer grandement à inverser la tendance des chiffres actuels.

Jacques BOSSE

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