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RATIFICATION DE L’ACCORD DE l’OMC SUR LES SUBVENTIONS À LA PÊCHE : Une action en faveur de la préservation des ressources marines de l’Afrique

L’accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions à la pêche est entré en vigueur, lundi 15 septembre 2025. Lors d’une réunion à Genève, la directrice générale de l’organisation, Ngozi Okonjo-Iweala, a annoncé que le seuil des deux tiers des membres requis pour sa ratification avait été franchi grâce aux récentes acceptations du Brésil, du Kenya, du Vietnam et de Tonga. Un tournant décisif pour Afrique qui particulièrement touchée par la pêche illégale, pourrait en être l’un des principaux bénéficiaires.

Adopté en 2022, l’accord cible quelques 22 milliards de dollars de subventions jugées nocives qui contribuent chaque année à l’épuisement des ressources marines. Concrètement, il interdit les soutiens publics qui favorisent la pêche illégale, la capture de stocks surexploités et les activités de pêche dans des zones de haute mer dépourvues de réglementation. L’objectif est de protéger les stocks mondiaux et de préserver les moyens de subsistance de centaines de millions de personnes dépendantes de la pêche, surtout en Afrique.

En l’Afrique, où la pêche est vitale pour la sécurité alimentaire et l’emploi, l’entrée en vigueur de l’accord représente une avancée potentiellement bénéfique. Le continent reste largement dominé par la pêche artisanale, peu subventionnée par les États, contrairement aux autres régions où les flottes industrielles reçoivent un soutien massif. Mais les eaux africaines figurent aussi parmi les plus touchées par la surpêche et la pêche illégale, souvent pratiquée par des navires étrangers lourdement subventionnés. Selon l’Union africaine, la pêche illégale fait perdre au continent africain au moins 11,2 milliards de dollars par an.

En empêchant les gouvernements étrangers de financer les navires impliqués dans ces pratiques, l’accord devrait contribuer à réduire cette pression sur les eaux africaines. Toutefois, certains pays du continent pourraient être amenés à revoir les faibles subventions qu’ils accordent à leurs propres pêcheurs, notamment si certains stocks venaient à être officiellement classés comme surexploités. L’accord impose aussi de nouvelles obligations en matière de collecte de données et de transparence, un défi pour des pays aux moyens scientifiques et administratifs limités.

Moudachirou ALIOU

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