AMÉLIORATION DU SECTEUR SEMENCIER DANS L’AES : Le Mali, le Burkina Faso et le Niger s’engagent pour une nouvelle agriculture

Désormais en dehors du grand cercle de l’Afrique de l’ouest, les pays de la Fédération des Etats du Sahel (AES) mobilisent leurs forces pour le développement du secteur agricole notamment sur l’harmonisation de la production et de la commercialisation des semences. Occupant une place de choix dans la production agricole, la semence impacte considérablement les rendements. Les pays de l’AES, en quête d’une souveraineté alimentaire comptent renforcer leur coopération dans ce sous secteur pour l’atteinte d’un objectif commun.
La semence est un élément fondamental de la production agricole, car elle détermine la base génétique des cultures et, par conséquent, le rendement et la qualité des récoltes. A cet effet, choisir des semences de qualité, adaptées au contexte local et aux objectifs de production, est essentiel pour garantir la sécurité alimentaire, la durabilité de l’agriculture et la rentabilité des exploitations. C’est dans cette dynamique que le ministre burkinabè de l’agriculture, Ismaël Sombié a annoncé le mercredi 2 juillet 2025, en Conseil des ministres, la décision conjointe des trois pays de créer l’Alliance des producteurs de semences agricoles du Sahel (APSA-Sahel).
« L’objectif de l’Alliance des producteurs de semences agricoles du Sahel est de créer une véritable dynamique de développement souverain, créateur de richesses nécessaires à l’amélioration durable des conditions de vie des populations », peut-on lire dans le communiqué du Conseil des ministres.
Selon M. Sombié, l’organisation vise à promouvoir la production et la commercialisation de semences de qualité, adaptées aux réalités agroclimatiques du Sahel, à faciliter leur libre circulation entre les États membres, et in fine à contribuer à la souveraineté alimentaire et nutritionnelle de la région.
Elle entend également renforcer les capacités des producteurs et de leurs organisations, encourager les partenariats public-privé, et défendre les intérêts des acteurs du secteur aux niveaux régional et international.
Si cette initiative ouvre la voie à un renforcement de la coopération agricole entre les pays de l’AES, elle traduit aussi la volonté des gouvernements de mieux structurer un secteur d’activité crucial dans la réalisation de la souveraineté alimentaire, mais qui reste encore miné par de nombreux obstacles. Des obstacles allant de l’indisponibilité récurrente de semences de qualité, des conditions climatiques instables marquées par une mauvaise pluviométrie et des poches de sécheresse, ainsi que l’insécurité qui limite l’accès aux zones de production.
Même si rien n’est encore détaillé sur cette coopération elle laisse une lueur d’espoir pour les communautés de l’AES.
Moudachirou ALIOU