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DIFFICULTÉS D’ACCÈS AUX SEMENCES AGRICOLES AMÉLIORÉES À TCHAOUROU: Gratien Koumassou opine sur les défis majeurs des producteurs de Moudourou

Dans un contexte marqué par la variabilité climatique, l’accès aux semences agricoles améliorées, mieux adaptées aux aléas actuels, devient une nécessité pour les producteurs béninois. À Moudourou, une localité de la commune de Tchaourou, ces semences font défaut, compromettant les rendements agricoles et la sécurité alimentaire.
Koumassou Gratien, technicien en production végétale et producteur, partage son analyse des enjeux, des obstacles rencontrés et des solutions envisageables pour renforcer l’accessibilité à ces intrants stratégiques.

Journaliste : Quelles sont les principales cultures pour lesquelles les producteurs de votre localité recherchent des semences améliorées ?

Koumassou Gratien : Les producteurs s’intéressent surtout aux semences de maïs, riz, soja et niébé, cultures de base pour la consommation et la vente.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?

La disponibilité est souvent faible, surtout en début de saison. Les prix sont élevés, les points de vente agréés trop éloignés. Certains producteurs se tournent vers des sources informelles peu fiables. Le manque d’information technique sur les variétés et la présence de semences de mauvaise qualité sont aussi des problèmes majeurs.

Quelles sont les causes profondes de ces difficultés ?

Une mauvaise organisation de la chaîne de distribution et un manque de coordination entre acteurs. La faible production locale de semences certifiées, qui augmente les coûts et les délais. L’insuffisance d’appui étatique, notamment en subventions, transport et vulgarisation. Enfin, l’opacité dans certains circuits, avec le favoritisme, qui alimente les frustrations.

Comment les producteurs s’organisent-ils face à cela ?

Ils se regroupent en coopératives pour des achats groupés. Certains conservent des semences issues de leurs récoltes, même si cela est nuisible à la qualité. D’autres bénéficient du soutien d’Ong qui fournissent semences subventionnées et accompagnement technique. L’échange d’informations entre producteurs est fréquent.

Quel rôle jouent les structures publiques et privées ?

L’Atda et d’autres structures distribuent des semences subventionnées et encadrent les producteurs. Les Ong et les coopératives apportent un soutien complémentaire. Mais leur action est limitée par des retards, un manque de coordination et une couverture inégale.

Quel en est l’impact sur la production agricole ?

L’utilisation de semences de mauvaise qualité ou indisponibles entraîne une baisse des rendements, surtout pour les petits producteurs. Les campagnes peuvent être retardées, compromettant les cycles de production. Cette situation démotive et pousse certains vers des sources non contrôlées, avec des risques.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Il s’agira de: créer des points de vente de proximité pour réduire les délais et les déplacements; renforcer les coopératives dans la production, l’achat et la distribution; mettre en place des subventions ciblées ou crédits subventionnés; instaurer un contrôle strict de la qualité des semences. Enfin, investir dans la recherche et la vulgarisation pour développer des variétés adaptées aux conditions locales et aux changements climatiques

Nadjahatou BAGUIRI

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