PRODUCTION COTONNIÈRE : Le Nigeria fait appel au Brésil pour booster la filière

Dans le cadre de la visite d’État du président Bola Tinubu à son homologue brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, un protocole d’accord (MoU) a été signé entre le Nigeria et le Brésil dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation. Dans un communiqué publié le 28 août, Uche Geoffrey Nnaji, ministre nigérian de l’Innovation, de la Science et de la Technologie, a révélé que ce nouveau partenariat vise à soutenir la filière coton à travers la coopération dans le domaine de la biotechnologie et le transfert de technologies agricoles.
Face aux difficultés que rencontrent la filière coton au Nigeria, le gouvernement est plus que jamais déterminé à renverser la tendance. C’est ce qui pousse d’ailleurs le pays à aller à l’école du Brésil, producteurs avéré de l’or blanc. «Le Nigeria entend s’appuyer sur l’expérience du Brésil pour l’optimisation des cycles de culture, la résistance aux ravageurs, les essais de performance des semences, ainsi que sur le partage des données de recherche de l’Association brésilienne du coton (Abrapa) avec des institutions nigérianes telles que l’Agence nationale de développement de la biotechnologie (Nabda), l’Agence nationale de recherche et de développement spatiaux (Nasrda) et la Commission de l’énergie du Nigeria (Ecn), afin de favoriser l’adaptation et l’innovation dans le pays », explique le responsable.
3ème producteur mondial de coton derrière l’Inde et la Chine, le Brésil a obtenu pour la campagne agricole 2024-2025, une production de 3,7 millions de tonnes. Une production réalisée avec 99 % de cultures OGM selon les données compilées par le Département américain de l’agriculture (Usda).
Pour le Nigeria l’enjeu est d’accroître la productivité de sa filière coton dont la production a globalement stagné sur la dernière décennie en dépit de l’adoption du coton OGM depuis 2018. Selon le Service national de vulgarisation agricole et de liaison pour la recherche (Naerls), la production de coton graine au Nigeria était estimée à près de 303 000 tonnes en 2008, soit presque autant qu’en 2024 (304 000 tonnes). Par ailleurs, la volonté affichée par le gouvernement de relancer l’industrie textile locale pourrait créer une plus grande demande de coton que la filière nigériane peine déjà à satisfaire.
Le gouvernement nigérian par cet accord de partenariat avec le Brésil, espère donc améliorer la productivité du coton OGM afin de relancer son industrie du textile.
Moudachirou ALIOU