À Cotonou, l’avenir du biodigesteur s’est dessiné à travers un atelier stratégique tourné vers la durabilité et l’innovation. Au détour d’un atelier tenu du 29 septembre au 5 octobre 2025, experts, entrepreneurs et partenaires du programme ABC ont partagé leurs expériences pour la préservation des acquis et la préparation de l’après-2026.
Pendant quatre jours, la capitale économique du Bénin est devenue un véritable carrefour d’idées vertes. Les acteurs du Programme Africain pour le Biodigesteur (Abc), venus du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Sénégal, du Kenya, de l’Ouganda et du Bénin, ont uni leurs voix pour faire du biodigesteur un moteur d’autonomisation énergétique, de fertilité agricole et d’emploi vert. À l’occasion, Lise Florin, représentante du directeur pays de la SNV au Bénin, souligne : « la rencontres a été marquée par des discussions passionnantes entre les représentants des différents pays. Au Bénin, nous sommes particulièrement heureux d’avoir pu entamer nos activités de développement du marché en lien avec le projet Ejasa. »
Au cœur des échanges, la question agricole a occupé une place de choix. Le biodigesteur ne se limite plus à la seule production de biogaz domestique. Il s’impose désormais comme une solution durable pour la gestion des effluents d’élevage et la fertilisation des sols. Les sous-produits du processus, notamment le biofertilisant, permettent d’accroître les rendements, de restaurer la qualité des terres et de renforcer la résilience des exploitations face aux effets du changement climatique. Pour Mourima Mai Moussa, de l’Alliance Biodigesteur Afrique de l’Ouest et du Centre, l’enjeu est désormais clair. « Le plus important commence maintenant. Transformer ces réflexions en résultats concrets sur le terrain, préserver les acquis essentiels et les faire fructifier est notre responsabilité collective. » a-t-il laissé entendre.
La dernière journée de l’atelier ouverte au public, a révélé tout le potentiel économique et technique du biodigesteur à travers des expositions et démonstrations d’entreprises locales. De la production d’énergie propre à la valorisation des déchets agricoles, en passant par la réduction de la pression sur les forêts, le biodigesteur s’impose comme une innovation à fort impact rural.
À l’horizon 2026, les acteurs du programme veulent s’assurer que le biodigesteur ne s’éteigne pas avec le projet ABC, mais qu’il s’enracine durablement dans les pratiques agricoles locales. Cet atelier aura posé les jalons d’une transition endogène, où énergie verte et agriculture durable marchent désormais main dans la main.
Nadjahatou BAGUIRI
