Au nombre des problèmes qui freinent, depuis des années, la croissance économique du Bénin, l’on peut citer le rejet du made in Benin. Et c’est ce qui constitue indubitablement l’autre mal du Béninois, voire une cause du sous-développement. Si notre commune patrie ne se porte pas bien en matière de consommation du local, l’on est en droit de se questionner sur les raisons. C’est alors tout logiquement que nous essayons, avec force et conviction, de rechercher les causes qui entretiennent et nourrissent ce fait. Le mal ici, à notre humble avis, c’est le Béninois lui-même car il ne valorise pas les produits locaux ; ce qui est cultivé ou fabriqué chez lui. Tenez ! Ce n’est pas tout. Nos compatriotes se sont mêmes forgés une mentalité, celle de l’anti-made in Benin. Il est de notoriété publique que l’autre fait qui nourrit cet abcès, c’est que le Béninois aime et s’affole devant tout ce qui vient d’ailleurs. Néanmoins, peut-être tient-il, pour notre part, cette grande tendance des produits étrangers du fait des politiques et publicités passées à longueur de journée sur nos chaînes de télévisions et radios. Si cela est avéré, nous retenons d’abord au stade où nous sommes, notre souffle pour mieux convaincre ensuite. Qui dit mieux ? Car les exemples pour conforter notre constat sont légions. Pis, nous pensons même que chacun de nos compatriotes les connait, pourquoi pas mieux que nous. Ceci nous paraît aussi clair que l’eau de roche. Nous soutenons qu’il est temps, grand temps pour que notre pays retrouve ses lettres de noblesse quant à la consommation du local. N’est-ce pas d’ailleurs un mérite ? C’est plus qu’important pour que les portes de la croissance économique tant royalement miroitée sous la Rupture continuent de l’être, ou mieux encore. Sans nul doute que le Bénin révélé gagnera pour continuer de plus belle l’œuvre de son développement. A juste titre, nous pensons que les pouvoirs publics ont un rôle de premier plan à jouer. Les dirigeants à divers niveaux, doivent se plier en quatre s’il le faut pour trouver la panacée à ce mal dont nul ne peut se targuer de connaître la fin ; nonobstant la presque dépendance d’un certain pan de la société béninoise qui pourrit de plus fort la situation. Nos gouvernants doivent non seulement pouvoir faire révéler les caractéristiques du made in Benin, mais également les qualités des productions et des transformations locales. Ce n’est qu’à ce prix que les gens comprendront. C’est enfin une question à traiter en procédure d’urgence pour l’intérêt de tous, sommes-nous persuadés. Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage. C’est pourquoi, il faut commencer quelque part. Demander aux écoles d’éduquer les enfants à commencer par consommer les produits locaux en est une voie. Ma foi dans ce sens, de sources concordantes l’actuel gouvernement semble se mettre aux pas avec la signature d’un contrat avec le Programme Alimentaire Mondial pour faire la collecte domestique du local en vue de nourrir les enfants. Cependant, comme si les efforts des autorités ne suffisaient pas, le Béninois pris individuellement et collectivement doit convertir sa mentalité, celle de l’anti-made in Benin, bien entendu et au besoin la formater et se convaincre que le local est fait prioritairement pour lui avant que l’on ne pense à son exportation. Nous affirmons, sans risque de nous tromper que ce n’est que de cette façon que le Bénin Révélé à l’horizon 2021 pourra effectivement révéler un marché boosté sur la consommation du typiquement local au service du développement. Et d’ailleurs le gouvernement a dans cette même veine décrété le mois d’octobre, mois du consommons local. Initié par le ministère de l’industrie et du commerce cette volonté s’aligne sur la recommandation de l’UEMOA de faire du mois d’octobre, le mois de la consommation de produits locaux. Selon Shadiya Alimatou ASSOUMAN, l’organisation d’un tel évènement répond à un double impératif : Celui de susciter chez le béninois la consommation du « Made in Benin » et d’encourager les opérateurs économiques à investir dans la production locale. Plusieurs activités ont meublé cette initiative pour mettre en avant les produits locaux et les faire découvrir aussi bien aux consommateurs béninois qu’à l’international. Le contexte actuel marqué par la crise sanitaire de la Covid-19 a amené le gouvernement et la chambre de commerce et d’industrie du Bénin CCIB à innover grâce à une Marketplace locale : www.consommonslocal.bj
L. Sébastien DOFFA