Production du soja dans le nord-Bénin : Quand pratiques endogènes et sciences se côtoient…

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Le soja est une espèce de plante annuelle de la famille des légumineuses originaire d’Asie orientale. Il existe plusieurs variétés de soja pour la culture. On note entre autres, les variétés de 120, de 110 et de 90 jours. Sa semence commence au Nord-Bénin généralement à partir du mois de juin et s’étend jusqu’à mi-juillet environ. Généralement, cette culture débute beaucoup plus à partir de la dernière quinzaine du mois de juin, vue la rareté des pluies au cours de la première quinzaine. Jusqu’au 15 juillet, le soja peut encore être semé dans la région septentrionale du Bénin. « Mais après cette date, je ne recommande plus » disait Mama Gahou Mousaliou, un ingénieur-agronome du centre agricole de Djougou. Mais malgré cette mise en garde de l’agronome, pour la plupart du temps, et suivant les constats faits dans la zone, même quand on met en terre une variété et que la saison annonce sa fin, les plantes s’adaptent et arrêtent rapidement leur croissance pour au moins fournir quelques fleurs et donner quelques graines. « C’est des graines qui n’ont pas les mêmes caractéristiques que lorsque cette même variété a bénéficié correctement de son cycle normal » renseigne-t-il. Autrement dit, lorsqu’on continue la semence jusqu’à la fin du mois de juillet les graines ne sont pas complètement développées.

En effet, les facteurs du choix d’une variété chez les producteurs se fait en fonction de leur disponibilité. Plusieurs privilégient d’abord d’autres cultures ; le coton, le maïs en l’occurrence avant celle du soja. Le soja n’est donc pas une culture exigeante. Du coup, lors que le sol est humide et le labour est bien fait et qu’on sème c’est peut-être après trois mois qu’il faut sarcler. Mais quand le sol n’est pas bien remué, déjà après un ou deux mois, il faut forcément sarcler parce que les mauvaises herbes y poussent très rapidement. Néanmoins, il y a des herbicides pré ou poste culture. Les paysans ici les connaissent assez bien et les adoptent à qui mieux mieux.  Suivant les pratiques en vogue, il faut aussi nettoyer correctement son sol et diminuer l’ombrage afin d’avoir un bon rendement. Cependant, « les agro écologistes disent qu’il faut au moins 20 pieds d’arbres par hectare ce qui n’est souvent pas respecté » affirme Mama Gahou Mousaliou

En ce qui concerne l’utilisation d’engrais pour le soja, cela n’est pas obligé, surtout quand le sol est riche en silice. Pour utiliser d’engrais, il est important de savoir le type de sol dont on dispose et il faut une dose convenable à son sol.

Par ailleurs, plusieurs opérations se suivent après sa récolte. En fonction de la disponibilité de chaque producteur, il cherche un endroit aéré pour exposer le soja au soleil, déjà constitué en des tas pour que les gousses soient complètement sèches. Après cela, il faut procéder au battage. Certains producteurs par contre battent le soja directement sur le sol. Ceci n’est pas sans conséquence sur la qualité du produit final. Le soja en effet n’est pas propre dans ces conditions et comporte assez de débris et même de la poussière lourde. Il est donc important de battre le soja sur une bâche, vanné correctement afin d’avoir un produit fini de qualité.

Madeleine TAMA N’GOYE (Stg) Contact: 95795555

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