La chute de la pluviométrie plonge la filière ananas ivoirienne dans une période difficile avec pour corollaire une baisse drastique du taux d’exportation. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), les exportations d’ananas pour la Côte d’Ivoire s’élèvent à environ 23 000 tonnes en 2023. Une diminution de 27% par rapport à l’année précédente. Cette baisse reflète des problèmes structurels du secteur, qui peine encore à se projeter pour la saison prochaine.
D’après la Societe d’exploitation et de développement aéroportuaire aéronautique météorologique (Sodexam), l’année 2023, a observé une baisse des précipitations de 7% par rapport à la moyenne des 30 dernières années. Elle notifie que les perspectives pour 2024 semblent similaires. « Des sécheresses vont impacter la disponibilité en eau dans les barrages hydroélectriques », prévient-elle.
Selon Drissa Traoré, expert au ministère de l’Agriculture Ivoirienne, la baisse de la production apparaît aussi structurelle. « On note des problèmes de financement et des difficultés pour accéder à des semences certifiées », explique t-il.
À cela s’ajoute la hausse des prix des intrants. Le prix du sac d’engrais a grimpé en flèche depuis 2022 et coûte actuellement 25 000 FCFA. Par conséquent, avec la rareté des ressources, les producteurs sont moins susceptibles d’entretenir leurs exploitations, et certains producteurs réduisent le nombre de demandes. « Les plantations n’ont pas eu de bons rendements car elles n’ont pas été bien nourries », a expliqué Ousseini Ouedraogo, chef d’une coopérative du sud de la Comoé.
Paralysé par ces différents obstacles qui perturbent la production de l’ananas en quantité, les producteurs sont dès lors contraints à réduire les espaces de culture par manque de moyens nécessaires pour l’entretien. Il s’agit d’une ère sombre pour cette filière qui a connu des jours radieux.
Moudachirou ALIOU / CONTACT 95795555
