CONCENTRATION ÉLEVÉE DE RÉSIDUS d’ÉTHÉPHON DANS L’ANANAS « PAINS DE SUCRE » DU BÉNIN: les odyssées d’une filière agricole rentable
Des traces de pesticides et de lacontaminants chimiques ont été relevées dans des ananas vendus en vrac dans des magasins français, ces dernières semaines. Selon « Rappel conso », ces fruits présentent des résidus d’éthéphon, utilisé pour accélérer la croissance des plantes, notamment la floraison de l’ananas. Le tollé général suscité par cette mauvaise nouvelle a conduit le gouvernement béninois, acculé, à prendre ses responsabilités en faisant toute la lumière sur cette affaire. Le Dg de l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA) est limogé puis gardé à vue avec un de ses collaborateurs pendant qu’une enquête judiciaire est ouverte. Ils seront plus tard mis sous mandat de dépôt. Partant de cette actualité, Agri Impact se propose de consacrer un dossier spécial et exclusif à la filière ananas : bref historique, état des lieux avec un focus sur la chaîne de valeur et les perspectives. Votre journal thématique déballe tout, invitant plusieurs acteurs à croiser leur regard sur ce label en plein essor, mais freiné encore certainement dans sa course par cet incident malheureux, même si le gouvernement semble rassuré.
Historique et dynamique de la filière
La culture de l’ananas dans la région de Ouidah est attestée au début du XVIIIe siècle, mais son développement comme culture intensive de rente est très récent au Bénin. De nos jours, la filière ananas jouit relativement d’une bonne organisation. La production est assurée par des plantations modernes mais aussi par de petits producteurs regroupés au sein de groupements d’intérêt économique ou de coopératives.
Les producteurs organisés en association sont assistés dans leurs activités par plusieurs institutions dont le MAEP, l’INRAB et la Faculté des Sciences Agronomique (FSA) notamment. Ces acteurs travaillent en vue de faciliter l’accès à des inputs de production de qualité et d’utilisation efficace. En plus de ces institutions se trouvent en bonne place d’autres acteurs encore, qui interviennent au niveau de la filière à travers les fonctions de facilitation, de soutien et d’appuis divers. Parmi ces acteurs, on distingue les projets de développement et structures de vulgarisation de l’Etat, les institutions de crédit, les organisations socioprofessionnelles et privées, les ONG, les structures de contrôle.
La filière regroupe aussi les transformateurs dont notamment les industries agroalimentaires qui produisent le jus et la confiture d’ananas ainsi que d’autres produits de transformation. Il y a également les commerçants, dont le principal rôle est de rendre disponible le produit aux consommateurs. Tous ces acteurs, de par leurs différentes activités font vivre la filière ananas au Bénin et au-delà.
Rejet français de l’ananas « pain de sucre » du Bénin; les remous aux plans national et international
Le rappel d’une certaine cargaison de l’ananas « Pain de sucre » de la vente en France a suscité et continue de susciter de vives réactions allant jusqu’à l’indignation tant des consommateurs, des entrepreneurs, de la représentation nationale, du gouvernement, de la communauté scientifique et même de la diaspora. Toutefois, l’ananas béninois continue toujours de « voyager » vers la France confirme Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement. « Je peux vous certifier que depuis que cette affaire a éclaté, tous les jours que Dieu fait, l’ananas béninois continue d’aller sur le marché européen, d’aller en France, d’aller aux Etats Unis, d’aller en Angleterre… » dira-t-il sur Radio FRATERNITE FM émettant de Parakou, lors d’une émission spéciale entrant dans le cadre d’une tournée médiatique.
Le parti d’opposition « Les Démocrates » aussi, n’a pas passé sous silence cette mauvaise nouvelle pour le Bénin. D’abord c’est l’honorable Jöel Godonou qui, à l’occasion du débat d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale s’adresse, vendredi 28 juin 2024, au ministre des finances, Romuald Wadagni : « …J’ai lu quelque part dans vos réponses que cela est dû à la contamination chimique et d’une concentration élevée de résidus de pesticides, selon certaines sources. Je ne suis pas très convaincu car on dit que les rayons ont été déjà vidés de ces ananas notamment le « pain de sucre » de marque Topexo. Cette situation constitue un frein significatif pour l’export de nos produits agricoles ».
Ensuite, c’est son collègue du même parti politique, Eric Houndété qui enfonce le clou et met le gouvernement face à ses responsabilités à travers les questions d’Actualité au Gouvernement. Il en pose dix (10).
Comme en réponse, par décision 2024 n°201/ maep/dc/sgm/dpaf/cj/sgrh/sa portant suspension de fonction du directeur général de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa), signé le 28 juin 2024, le ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui limoge Houssou Setondji Epiphane, le titulaire du poste. Selon le contenu de cette décision, le désormais ex directeur aurait commis une « faute grave ».
De l’autre côté, la diaspora béninoise en France s’inquiète pour l’avenir de ce label béninois. Pour Olivier Sègbo, CEO, auditeur certifié IRCA ISO 9001, Lead Implementor ISO 2700, cet incident suscite beaucoup d’interrogations « Est-ce le signe que certains producteurs béninois pensent que les normes ne sont à respecter que le jour de l’inspection, lors du processus d’homologation? Les intrants agricoles utilisés, engrais, pesticides,…, sont-ils conformes aux normes internationales ? Des intoxications de masse par des produits supposés sains en est-elle une des causes? ». Cet élu français d’origine béninoise se désole « on peut d’ailleurs s’étonner que rien n’ait été mis en place au Bénin pour analyser des prélèvements avant l’expédition en France » et conclut en attirant l’attention sur la menace d’un problème de santé publique « j’espère que la filière ananas tirera les leçons de cette déconvenue pour mettre en place une véritable chaîne de contrôle et de respect des normes alimentaires, pour l’export certes, mais d’abord pour la consommation locale. Car ramenés à la population jeune comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, les taux de cancers, d’insuffisances rénales et de maladies cardiovasculaires sont trop élevés au Bénin dans la tranche 35 – 45 ans » relève-t-il.
Quant aux acteurs eux-mêmes et aux scientifiques béninois l’heure est aux introspections et aux analyses diverses. Francis B. Dossou Sognon, Entrepreneur à Agritech Impact Afrique-Europe qui fait dans l’approvisionnement durable et traçable, « des ratés dans une longue chaîne de valeur sont possibles, surtout si les dispositifs de contrôles ne sont pas optimums. D’abord les engrais à utiliser « officiellement » sont souvent bien connus des producteurs. Ça n’empêchera pas certains, volontairement ou involontairement de se retrouver à utiliser des produits interdits. Ensuite des contrôles et analyses sont systématiques sur les produits qui doivent sortir du continent, surtout pour ce type de produits frais. Mais là encore, on peut volontairement ou involontairement se retrouver à passer entre les mailles du filet ». Bref ! « Tout est une question de processus et d’outils de contrôles. Ici, ils sont clairement à réviser » clarifie-t-il. Madame Dovi Ayi, consommatrice et directrice pédagogique à l’association Ana-Nour, lue sur l’un des réseaux sociaux en ligne « avant expédition, il convient de s’intéresser à notre assiette, à la consommation locale…En effet, le nombre des insuffisances rénales et les cancers ont explosé, une étude est-elle faite, en cours ? ».
Pour l’ingénieur agronome, spécialiste de l’aménagement, de la gestion des aires protégées faune et parcours naturels, aménagement de la santé du sol, l’agro écologie, l’agro développement durable et production agroforesterie, Msc Jiroux Akpatcheme « Ça n’étonne pas ! Pas de suivi. Et voici les causes fondamentales. D’abord l’utilisation de pesticides : les agriculteurs béninois utilisent souvent des pesticides pour protéger leurs cultures contre les insectes, les maladies et les mauvaises herbes. Toutefois, l’usage excessif ou inapproprié de ces produits chimiques… Ensuite le manque de formation et de connaissance. De nombreux petits agriculteurs au Bénin n’ont pas une formation adéquate sur l’utilisation sécurisée des pesticides. Le manque de connaissance sur les doses appropriées… Les réglementations et contrôles insuffisants ; l’accès aux pesticides bon marché : Les agriculteurs cherchent souvent à réduire les coûts de production en utilisant des pesticides bon marché qui sont plus toxiques ou moins bien régulés ; pression économique : Les agriculteurs subissent souvent une pression économique pour maximiser les rendements et minimiser les pertes. Cela peut les pousser à utiliser des pesticides de manière excessive ; l’absence de solutions alternatives et enfin les conditions climatiques : Le climat du Bénin, avec ses périodes de forte humidité, favorise le développement rapide de parasites et de maladies. Les agriculteurs utilisent plus de pesticides pour protéger leurs récoltes. ».
Rappelons que déjà en 2009, certains importateurs de l’ananas du Bénin en France ont dû faire mauvaise fortune du fait de l’introduction des produits phytosanitaires pour jaunir l’ananas vert, « pain de sucre ». Plusieurs cargaisons de l’ananas en provenance du Bénin ont été alors rejetées, donnant ainsi un premier coup dur à la filière. Ces leçons du passé n’ont-elles pas été sues ?
Sensibilisation sur le bon usage de l’étéphon pour une révolution dans les champs d’ananas du Bénin L’étéphon est un régulateur de croissance des plantes, essentiel pour l’amélioration de la qualité de l’ananas produit au Bénin et destiné à l’exportation. Le récent incident de rappel d’ananas béninois du marché français porte une entorse à l’entrée des produits béninois sur le marché européen. Pour y remédier, le gouvernement entre autres mesures, se décide de former de façon urgente des producteurs à l’application de l’étéphon de manière précise sur les plants d’ananas. Plusieurs cohortes d’acteurs de la filière sont déjà pris en compte depuis lors.
Depuis les premières campagnes officielles de production entre 1995-1996, la production de l’ananas a trouvé des sols favorables dans six communes du département de l’Atlantique que sont Abomey-Calavi, Allada, Toffo, Tori-Bossito, Zè et Kpomassè puis dans le département du Mono dans les communes d’Athiémé, Bopa , Comé, Grand-Popo, Houeyogbé et Lokossa. La production dans les trois dernières communes est relativement très faible.
Au cours des campagnes agricoles de la période 1995-2014, soit sur un cumul de 20 années ; le Bénin a produit 2 742 624,52 tonnes (soit une moyenne d’un peu plus de 137 131tonnes par an) d’ananas dont 2 737 547.07 tonnes (99,81%) pour le département de l’Atlantique et 5 077,46 tonnes (0,19%) pour le département du Mono. Dans le département de l’Atlantique, 727 276,20 tonnes (26,5%) et 1 109 327,99 tonnes (40,4%) proviennent respectivement des communes d’Abomey-Calavi et de Zè. La production des communes d’Athiémé, Bopa et Comé font ensemble à peine 0,2% de la production totale du pays sur la période.
Mais la production aujourd’hui, a nettement évolué.
Selon les données de la direction de la statistique agricole, la production de l’ananas a atteint 477 428 tonnes sur une superficie récoltée de 6 957 hectares (ha) en 2023 contre une production de 472 514 tonnes sur 7 864 ha en 2022. Le rendement ressort 68,629 tonnes par hectare (t/ha) en 2023 contre une moyenne de 62,272 t/ha avec une croissance moyenne annuelle de 4,3 % sur la période 2018-2023. Les exportations sont passées de 2016 à 2023, de 1.022 tonnes d’ananas frais à 1.603 tonnes et de 316.000 litres de jus exportés en 2019 à 3.016.000 en 2023.
La particularité du Bénin dans la production de l’ananas réside dans la culture du «pain de sucre ». Surnommé encore « ananas bouteille », ce type d’ananas est un parfait cru en dégustation, car sa chaire est dépourvue de fibres. Il relèverait également d’une touche d’exotisme les recettes culinaires et autres desserts.
Que pèse l’ananas pour l’économie béninoise ?
Le Bénin est le 3ème exportateur d’ananas d’Afrique suivant des données recueillies auprès d’une source proche de la GDIZ. Son principal marché demeure l’Union Européenne avec un pic sur la France, même si l’ananas du Bénin reste très demandé dans la sous région, notamment au Nigéria, au Niger, et au Burkina Faso. La valeur du produit brut de l’ananas est de 50 millions de dollar US avec une valeur potentielle de 200 millions US de l’exportation après transformation. La filière contribue à hauteur de 1,2% au PIB national avec 75% d’exportation et 25% de fruits transformés. Deux variétés sont produites : le « pain de sucre » certifié commerce équitable (90%) et le « cayenne lisse » (10%). Sur la période de 1998 à 2018, l’exportation d’ananas a contribué à hauteur de 1,6 milliard à l’économie béninoise. L’exportation vers la France est d’environ 1 milliard 263 millions CFA soit environ 79% de la valeur globale des exportations sur la période de 1998 à 2018. Avec une valeur monétaire estimée à 78 millions 345 750 CFA pour la campagne de 2018, la France reste le principal exportateur d’ananas béninois, soit environ 60% de la valeur monétaire globale. La Belgique occupe la deuxième place du marché d’exportation avec une contribution monétaire de 45 millions 153 750 CFA soit 35 % pour le compte de la campagne 2018. Le marché africain reste très faible à cause de son caractère informel très élevé selon l’ex INSAE.
Ce produit d’exportation, qui depuis plusieurs années fait de l’ombre à la filière cajou, fait son entrée sur le marché chinois, en novembre 2023, avec l’ananas “pain de sucre” tant convoité. C’est en marge de la Foire internationale des importations de Chine à Shanghai, qu’un partenariat a été établi pour l’exportation de l’ananas béninois vers la Chine. Le partenariat est intervenu quelques semaines après la signature d’un protocole d’accord, en septembre 2023, par le Président Patrice Talon, après des contrôles sanitaires effectués par la douane chinoise. L’entreprise ‘’Tillou Sarl’’ est « le dépositaire du partenariat pour l’exportation de l’ananas béninois vers la Chine signé pour une valeur de 10 millions de dollars » avait posté sur sa page facebook, le ministre des finances, Romuald Wadagni.
Il faut noter que la filière ananas comme la noix de cajou, le soja et le coton est considérée comme présentant de meilleurs potentiels de croissance économique pour le pays.
« Cueilli au champ hier, sur votre table ce midi, l’ananas du Bénin ! » Le gouvernement prend la question de l’ananas du Bénin très au sérieux. Après une longue séance d’échanges du président Patrice Talon en France avec les services d’hygiène du ministère du commerce, chargé de la santé alimentaire, le Bénin aurait obtenu une autorisation d’importer des ananas verts pendant trois mois avec des tests accélérés en France. Voici le nouveau slogan pour charmer les « mordus » du label béninois, et redorer le blason de l’ananas en provenance du Bénin : « Cueilli au champ hier, sur votre table ce midi, l’ananas du Bénin !’’.
Quid du limogeage du Dg Abssa, son interpellation par la BEF…
Le retrait d’une cargaison de l’ananas « pain de sucre » des espaces marchands de la France emporte le directeur général de l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments (Abssa). Suspendu de la tête de l’agence, par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche pour « faute lourde » le 28 juin 2024, le désormais ex-directeur général, Epiphane S. HOSSOU, sera interpellé pour raison d’enquête, puis gardé à vue à la Brigade économique et financière (Bef), ce même vendredi 28 juin 2024 avec un de ses collaborateurs. Présentés au Procureur quelques jours plus tard, ils seront placés en détention provisoire, c’est-à-dire déposés en prison.
Dans la chaîne de contrôle des aliments et produits alimentaires à l’importation et à l’exportation, le rôle de l’Abssa est prépondérant.
Le gouvernement du Bénin, conscient des enjeux majeurs sur la protection de la santé des consommateurs et de la qualité des produits à l’import-export suite à la crise des crevettes en 2002, et à l’introduction des produits phytosanitaires pour jaunir l’ananas a décidé en 2017 d’instituer une interdiction volontaire des exportations de l’ananas vers l’UE en raison des niveaux élevés de pesticides trouvés dans les fruits. Toute une batterie de mesures sont prises dès lors pour mettre en place un système de régulation fiable, de contrôle de qualité et de certification des produits selon les normes internationales en général et particulièrement en ce qui concerne l’ananas.
Les activités de production sont systématiquement séparées de celles de contrôle mais aussi et surtout, une véritable politique de contrôle conformément au Règlement régional N°07/2007/CM/UEMOA relatif à la sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et des aliments dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), aux Accords SPS et OTC (Opérateur technique de contrôle), au Code international du commerce des denrées alimentaires et aux textes de l’Union Européenne (UE) pour faciliter l’accès des produits aux marchés extérieurs sera mise en place.
Dans le soucis d’avoir une seule structure pour garantir et assurer le contrôle de qualité et la sécurité sanitaire des produits au niveau de tous les maillons de la chaîne alimentaire au Bénin, le Laboratoire Central de Sécurité Sanitaire des Aliments (LCSSA), office sous tutelle du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche est fusionné par absorption à l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA) par décret 2022-451 du 27 juillet 2022.
L’ABSSA a désormais à elle seul le rôle d’assurer la sécurité sanitaire des produits au niveau de tous les maillons de la chaîne alimentaire. L’Agence exerce les activités de contrôle de la qualité et de sécurité sanitaire des aliments, d’appui conseil et de régulation. Mieux, elle a un rôle de veille, d’alerte et un devoir d’information et de garantie de la transparence.
Le gouvernement pensait ainsi avoir définitivement résolu le problème de l’utilisation de produit chimique pour transformer l’ananas naturellement vert en jaune, couleur préférée des consommateurs européens.
Mais comment ces produits agricoles auxquels on reproche une contamination chimique par une concentration élevée de résidus de pesticides (éthéphon) ont-t-ils pu passer les mailles de l’Abssa pour se retrouver dans les rayons des magasins français? C’est la question principale à laquelle l’ex-directeur général et son collaborateur interpelés devront apporter des réponses.
Pour l’instant, la première fiche émise révèle que les ananas « pain de sucre » mis en cause, sont vendus à la pièce entre le 3 et le 10 juin 2024 dans les magasins Carrefour, Cora ou Pomona et portent la marque Topexo. Le produit portait le code-barres 3760146740020.
Il serait ainsi facile de remonter aussi aux producteurs de cette cargaison pour questionner les procédures culturales…
Perspectives pour la filière ananas au Bénin
Pour un développement durable et stable de la filière ananas au Bénin, des dispositions et réformes structurelles sont nécessaires au niveau de la production, la transformation et la commercialisation.
D’abord, l’un des nombreux aspects à prendre en compte se retrouvent entre autres dans l’augmentation des rendements. En ce qui concerne la production, certaines opinions dénoncent un usage massif de pesticides, fongicides, herbicides et autres saloperies. Selon beaucoup de spécialistes, il urge de faire une étude auprès des producteurs et des consommateurs pour faire un état des lieux exhaustif ; aux fins de renforcer les capacités de la recherche pour améliorer de façon substantielle les rendements; renforcer le suivi des producteurs d’ananas dans les champs ; rendre opérationnelle les mesures incitatives (Financement adapté, assurance adaptée, frais de douane et autres taxes, foncier etc.); intensifier la recherche sur les semences pour mieux s’adapter au changement climatique avec tous ses corolaires; renforcer les capacités sur les techniques de production et de gestion financière.
Pour ce qui est de la transformation, il faut poursuivre la facilitation de l’accès aux équipements de transformation; le renforcement des capacités sur les technologies de transformation; l’information et la formation sur différents types et modèles d’équipements ainsi que leurs performances; le renforcement des services de maintenance ainsi que ceux de normalisation et améliorer l’accès au financement, à l’énergie et à l’eau.
Quant à la commercialisation, il faut reconquérir les marchés perdus à travers les mesures fortes, puis améliorer le positionnement des produits de la filière sur les marchés nationaux, sous régionaux et internationaux tout en rassurant les consommateurs à travers un système d’information qui rassure; mettre en place des principes de ventes groupées et les généraliser puis renforcer le contrôle de la qualité et de sécurité sanitaire des produits.
Selon l’ex INSAE, plusieurs études ont rapporté les potentialités de la filière ananas à induire des effets directs et indirects. Au plan économique, la production de l’ananas est d’une grande importance pour le pays notamment par les recettes d’exportation. Au vu de ses potentialités, la filière ananas constitue un important créneau dans la lutte contre le chômage des jeunes notamment ceux qui souhaitent s’investir dans l’agro business. Par ailleurs, elle représente un atout pour le développement économique du pays à travers l’amélioration des recettes d’exportation. Un tour dans les zones productrices fait clairement observer que l’activité de production de l’ananas implique les populations rurales et les acteurs économiques privés, mais aussi différents types d’acteurs comme les diplômés sans emploi, agents permanents de l’État, fonctionnaires à la retraite, ou autres, confondant ainsi culture traditionnelle, intensive et modernes afin de saisir les opportunités que propose la filière.
Par Irédé David R. KABA, Moudachirou ALIOU et Nick DIMBO