POUR LA FORMATION COMPLÈTE DES AGRONOMES À L’UNIVERSITÉ DE PARAKOU : Le Doyen Zinsou et son équipe mettent les pieds sur l’accélérateur

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La Faculté d’Agronomie (Fa) de l’Université de Parakou a entamé une belle expérience par l’initiative de ses responsables, qui ouvrent le chemin du champ à leurs étudiants afin de les familiariser aux réalités du terrain, pour une formation professionnelle plus complète. Depuis la campagne agricole écoulée en effet, des parcelles de maïs, de soja et d’autres spéculations sont directement mises en place par les étudiants eux-mêmes sous la guidance de leurs encadreurs et ce, sur plusieurs hectares. Le coton est également cultivé en partenariat avec l’Institut de Recherche sur le Coton (Irc).

Près de trente hectares sont emblavés par les étudiants de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou en guise de pratique. La division parcellaire observée sur place donne 5 hectares de coton, 10 de maïs et 10 de soja déjà installées au titre de la campagne agricole en cours, dans les champs de production de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou situés à Konkoma.

Après 1 ha de coton, 5 de maïs et 4 de soja l’année dernière en soutien concret à la décision d’habituer les étudiants en agronomie au travail de terrain, les responsables de ladite faculté ont décidé de maintenir le cap de la nouvelle dynamique, qui sort leur Unité de Formation et de Recherche (Ufr) des sentiers battus. La vision clairement est dans la droite ligne de celle des autorités gouvernementales et rectorales de l’Université de Parakou, qui est de mieux former les étudiants afin de les engager sur la voie de l’entrepreneuriat.

Parlant de la production agricole, deux grandes catégories d’apprenants sont conviées à la réalisation des diverses tâches. La première catégorie est celle des étudiants qui font une demande pour la production à titre personnel. La deuxième, elle, prend en compte les étudiants en stage interne et stage externe en vue de valider les unités d’enseignement (Ue). Dans le cadre de l’Ue stage interne, les étudiants de la licence 1 et 2 participent à ces travaux lorsqu’ils sont en tronc commun. Pour le stage externe en entreprise agricole de la licence 2, une partie des étudiants effectuent le stage sur les parcelles de démonstration et dans d’autres unités comme le maraîchage, la production animale, l’apiculture, la production des plants etc. Outre ces deux catégories, les étudiants en troisième année de formation dans le cadre de leurs travaux de fin de cycle de trois ans y sont, eux aussi, appelés à effectuer des travaux de recherche et de production dans le cadre de la rédaction de leur mémoire.

Interviewé dans les champs de l’Université à Konkoma, situé à environ 7km du campus de l’Université de Parakou sur la route de l’Okpara, Professeur Valerien ZINSOU, Doyen de la Faculté d’Agronomie (Fa) a clairement expliqué les raisons qui ont motivé une telle dynamique. Selon lui, le métier d’agronome tel que enseigné, étant entièrement du domaine agricole, il faut beaucoup de pratiques pour les apprenants afin de les emmener à maîtriser les nouvelles techniques d’amélioration des rendements en même temps que la qualité des cultures. « La vision aujourd’hui de l’Université de Parakou, est de rendre plus professionnelle la formation de nos étudiants. De ce fait, la Faculté d’Agronomie s’est engagée aux côtés des autorités rectorales pour rendre encore plus professionnelle ce qui se fait», a-t-il fait savoir. Animé d’un sentiment de joie parce que les étudiants ont compris la vision, et convaincu qu’avec cette dynamique les étudiants qui vont sortir sauront quoi faire, le premier responsable de la (Fa) est revenu sur le partenariat noué à cet effet avec l’Institut de Recherche sur le Coton (Irc).

L’Irc étant de bras opérationnel de la recherche de l’Association Interprofessionnelle du Coton (Aic), il s’attèle à l’opérationnalisation des solutions innovantes de la transition agroécologique en zone cotonnière. C’est dans ce cadre que la (Fa) et l’Irc se sont engagés dans un certain nombre de travaux : parcelles de démonstration pour l’apprentissage des étudiants, formation continue aux acteurs du monde professionnel. C’est pourquoi l’autorité de la (Fa) n’a pas tari de remerciements à l’endroit de l’Irc et de la Société Nationale de la Mécanisation (SoNaMA) pour tout ce qu’ils font déjà et les rassure également du soutien de la faculté. A l’endroit des étudiants, le doyen prodigue de sages conseils en les invitant avec cette dynamique à se muer en entrepreneurs agricoles.

Il faut noter que l’appui technique de l’IRC concerne spécifiquement la production cotonnière. Mais au-delà des cultures de coton, de maïs, de soja et autres déjà installées pour le compte de cette saison pluvieuse, le Coordonnateur de la ferme de la Faculté d’Agronomie, Professeur Diogo Rodrigue et ses équipes de terrain ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et s’apprêtent activement pour le semis du riz et la mise en terre des boutures de manioc.

Cette initiative est bien appréciée par plusieurs acteurs qui s’y investissent afin que les fruits tiennent la promesse des fleurs. « L’agronomie, c’est beaucoup plus la pratique. C’est vrai qu’il y a des cours théoriques… », laisse entendre Éric ARAYE, Ingénieur-agronome de l’IRC, Antenne Régionale de Parakou qui appuie les travaux pratiques dans la ferme agricole de l’Université de Parakou. Pour lui, il faut absolument associer la théorie à la pratique pour former de bons techniciens agricoles. Gbago Ismaïnou Akambi, superviseur des champs de production ne dira pas le contraire. « C’est une très belle initiative parce que les étudiants viennent apprendre à la ferme », apprécie cet ingénieur-agronome. C’est le même sentiment de satisfaction qui anime les étudiants participants comme Guinnin B. Gouda pour qui, l’initiative est aussi bonne. Cet étudiant en deuxième année encourage ses camarades à venir massivement sur le terrain pour apprendre. « Pour l’étudiant en agronomie, la réalité se trouve dans les champs. Il y a bon nombre de nos camarades qui découvrent ici pour la première fois, la réalité de la culture du maïs, du coton, du soja à travers cette initiative. De 1 hectare, on est passé à 5 cette année avec l’engouement des étudiants. C’est la preuve que les autorités décanales ne se sont pas trompées en réorientant la formation en agronomie dans les champs aussi» apprécie-t-il.

L. Sébastien DOFFA

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