Rencontre

DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE COBLY : Un état des lieux avec le Maire Nambima Périmou Séraphin…

La commune de Cobly est l’une des localités rurales du Bénin où la production agricole est l’activité principale et la source prépondérante de recettes de la population. C’est un atout duquel autorités gouvernementales, communales et partenaires techniques et financiers œuvrent pour son développement.
L’équipe du journal Agri impact est allée à la rencontre du Maire Nambima Périmou Séraphin, pour nous parler des enjeux du développement agricole dans sa commune.

Journaliste : Quels sont vos objectifs monsieur le maire, notamment en ce qui concerne le secteur agricole, à la tête de la commune de Cobly ?

Le secteur agricole est la source des recettes de la commune de Cobly. A cet effet, notre objectif principal est d’en faire un réel moteur de développement. Il est à observer que la majorité de la population est agricole.
Il s’agit d’ une ambition, voire une mission qui est en œuvre avec l’engagement du conseil communal dans son ensemble. Dans ce sens, nous bénéficions de l’accompagnement des partenaires techniques et financiers, suivant des projets structurants soumis à leur attention. Ainsi de 2020 à 2025, plusieurs initiatives au profit de l’agriculture ont vu le jour dont, 121 hectares de baffons aménagés, des formations initiées à l’endroit des groupements de femmes transformatrices dans tous les arrondissements et des dons de divers matériels pour accomplir des activités de production et de transformation.
De plus des jeunes sont en train d’être formés en élevage dans plusieurs domaines ( apiculteur aviculteurs…etc) pour leur autonomisation.

Quel est le niveau de développement de votre commune au plan agricole à cette date?

Le développement agricole dans la commune de Cobly est moyen avec l’appui du gouvernement visant à faciliter l’obtention des intrants aux agriculteurs et des machines agricoles.
Aujourd’hui avec les tracteurs, motoculteurs et autres moyens, les paysans arrivent à embrasser des superficies considérables. À côté de celà, notifions que cette mécanisation n’est pas encore accessible à tous les agriculteurs. D’autres paysans continuent à utiliser les outils rudimentaires dans la production.
De plus la sécurisation des terres constitue une préoccupation primordiale dans la bonne gestion des fermes dans la commune.

Qu’est-ce qui justifie la récente remise de matériels agricoles aux transformatrices du riz, de karité et de soja de la commune et qu’en est-il des autres spéculations ?

La remise de ces matériels agricoles s’inscrit dans un contexte d’appui au développement des groupements de femmes transformatrices du riz, de karité et de soja. Ces femmes disposaient déjà des infrastructures bien adaptées et il fallait des équipements pour les appuyer dans le bon fonctionnement des ces installations. C’est ce que nous avions fait en commandant des matériels d’une valeur de 15 millions.
L’objectif est de mettre ces matériels à disposition de ces groupements de femmes afin que leur travail soit facilité et de meilleure qualité. Le résultat attendu est d’avoir des produits de très bonnes qualité dérivés de ces trois spéculations.

En dehors de ces trois spéculations nous voulons également valoriser nos arts culinaires. Il y a des femmes en groupement qui produisent de la moutarde et avec nos partenaires nous sommes à pied d’œuvre pour appuyer ces femmes ainsi que celles qui sont dans la production et la transformation du vouandzou, du sésame et bien d’autres spéculations.

D’où proviennent les ressources utilisées à cet effet ?

Les financements proviennent des ressources propres de la commune, des appuis du gouvernement, des partenariats dont le fonds national de développement agricole (Fnda), le Fond Fadec guichet Sahel, des projets et bien d’autres.

Quels types de matériels ont été remis, et pensez-vous qu’ils suffiraient pour améliorer réellement la production et la transformation agricoles dans la commune ?

Les matériels misent à disposition de ces groupements de femmes sont constitués de grosses marmites, des couvercles, des foyers améliorés, des bottes, des chaises, des tables, des motos tricycles, des machines et des moulins. Je vais dire que c’est très insuffisant pour prétendre améliorer la transformation mais c’est notre capacité, car nous n’avons pas pu mettre à disposition de tous les groupements du matériel. Il y a encore d’autres femmes transformatrices qui méritent et qui tendent également la main pour avoir d’appui comme celles qui œuvrent dans les spéculations telles que la moutarde, le sésame, le vouandzou et autres. Donc ça ne suffit pas. Nous sommes toujours à la quête des financements pour pouvoir renforcer notre accompagnement aux côtés de tous ces acteurs agricoles.

Combien de transformatrices ont été concernés par cette remise et sur quels critères ont-elles été sélectionnées ?

Au total 300 femmes transformatrices ont été bénéficiaires de matériels. Les critères de sélection sont entre autres : être une femme transformatrice membre d’un groupement de femmes ayant un siège fixe de travail et être engagée à faire un bon usage des matériels.

L’insécurité liée au terrorisme a-t-elle affecté les activités agricoles dans la commune de Cobly ? Si oui, de quelle manière ?

Oui, la commune de Cobly est dans la zone rouge et par rapport à l’insécurité, le gouvernement fait des efforts considérables pour maintenir la sécurité. Par ailleurs en ce qui concerne l’impact sur les activités agricoles on note des déplacements. Il s’agit des déplacés externes et internes, des éleveurs qui quittent le Togo, le Burkina cherchant refuse à Cobly où la sécurité est relativement stable, mais aussi des éleveurs des villes voisines telle que Matéri qui cherchent refuge dans la commune. De plus ces déplacements ne ne sont pas sans conséquence. Ils affectent la production agricole. En effet, lors de ces déplacements les troupeaux détruisent au passage, des fermes, causant ainsi du tort aux agriculteurs des zones traversées. Il faut dire qu’à l’avènement de l’insécurité, certaines zones même cultivables ont été interdites aux paysans dans l’optique de garantir la sécurité. Ce qui affecte également l’accroissement de la production et par conséquent l’économie locale en ce sens que Cobly est une ville rurale.

Quelles mesures ont été prises pour assurer la sécurité des agriculteurs et protéger les zones de production ?

En dehors du fait que certaines zones reculées autrefois cultivables ont été interdites d’accès, les agriculteurs sont sensibilisés sur les méthodes préventives. Désormais, ils sont tenus à ne plus rester au champ jusqu’à la tombée de la nuit ni à passer la nuit dans leur ferme. Aller au champ au moins à 7h du matin et retourner au plus tard à 18h; tel est le mot d’ordre sécuritaire actuellement en vogue ici. Voilà quelques dispositions parmi tant d’autres.

Quel message souhaitez-vous adresser aux agriculteurs de la commune pour les encourager dans leurs efforts ?

Je félicite la population de Cobly, nos paysans, car ce qu’ils produisent fait vivre la commune, le pays et même les pays voisins. Des agriculteurs aux éleveurs, je les encourage à multiplier leurs efforts. Le conseil communal sera toujours à leur côté pour les appuyer. En outre, je les exhorte à la solidarité, au partage pour une cohésion au sein de leur communauté respective. Qu’un seul individu n’embrasse pas 1000 hectares au moment où d’autres restent sur moins d’un hectares pour produire malgré les envies d’expansion. Je les invite également à éviter tout conflit que se soit entre les agriculteurs ou entre agriculteurs et éleveurs afin de promouvoir une atmosphère de paix et de synergie d’action.

Moudachirou ALIOU

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