ZIMBABWE : La récolte de maïs doublée pour la campagne agricole 2025

Au Zimbabwe, la récolte de maïs est attendue à 1,3 million de tonnes au terme de la campagne 2024-2025 qui s’achèvera d’ici fin juin, soit plus du double du stock enregistré lors de la campagne précédente (635 000 tonnes). C’est ce que révèlent les dernières estimations formulées par le Département américain de l’agriculture (USDA) dans un rapport publié le 16 juin sur le marché céréalier du pays d’Afrique australe.
Cette hausse historique s’explique principalement par une augmentation de 3,4 % des superficies récoltées, qui s’élèvent à 1,84 million d’hectares, et une amélioration du rendement moyen des cultures, qui a grimpé de 83 % pour atteindre 1,3 tonne par hectare. D’après l’organisme américain, cette augmentation de la productivité est principalement due à la bonne pluviométrie, induite par l’apparition du phénomène climatique « La Niña », qui a marqué la campagne dans un contexte où environ 90 % de la production zimbabwéenne de maïs dépend des précipitations. À cela s’ajoute une amélioration de l’accès aux intrants pour les petits exploitants agricoles, qui représentent 60 % de la production, grâce aux programmes d’appui gouvernementaux.
Selon le Ministère Zimbabwéen des Terres, de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Eau et du Développement rural «son programme phare, le Presidential Inputs Scheme, a fourni semences, engrais et pesticides à environ 3,5 millions de petits exploitants durant la saison 2024-2025. La distribution d’intrants agricoles subventionnés via ces programmes a permis d’atténuer certains coûts et de soutenir les agriculteurs communautaires, » peut-on lire dans le rapport publié.
Plus largement, l’amélioration de la récolte est le signe d’une relance pour la filière zimbabwéenne, qui avait subi un coup d’arrêt en 2023-2024 en raison de la sécheresse, dont les impacts ont été exacerbés par l’apparition du phénomène climatique El Niño. Par ailleurs si la campagne agricole en cours s’annonce déjà fructueuse, le défi pour la filière sera d’améliorer la résilience des petits exploitants agricoles face à la variabilité climatique, afin d’accroître et de stabiliser la production au cours des prochaines années.
Moudachirou ALIOU