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FILIÈRE KARITÉ AU GHANA : Le gouvernement veut miser sur la transformation locale

FILIÈRE KARITÉ AU GHANA : Le gouvernement veut miser sur la transformation locale

  • Bientôt une interdiction d’exportation de noix de karité sous forme brute

Au Ghana, le gouvernement souhaite désormais renforcer la transformation locale de noix de karité pour accroître la création de valeur ajoutée. Une ambition qui s’aligne derrière celle du Nigéria, du Mali, du Burkina Faso et du Bénin, principaux producteurs en Afrique de l’ouest. Pour cela, le gouvernement prévoit de mettre en place d’ici 2026, une interdiction progressive de l’exportation de noix de karité sous forme brute. C’est ce qu’a annoncé Peter Boamah Otokunor, directeur des initiatives présidentielles en matière d’agriculture et d’agrobusiness ce mercredi 9 juillet 2025.

Selon les informations relayées par le quotidien local City News Room, cette décision du 5ème producteur mondial de noix de karité est une politique visant à encourager la transformation locale, augmenter les recettes d’exportation et consolider la base agro-industrielle du pays. Avec cette ambition, le Ghana rejoint une dynamique sous régionale qui a déjà vu 4 pays producteurs d’Afrique de l’Ouest suspendre les exportations de la matière première depuis l’année dernière.
Faut-il le rappeler, le Burkina Faso en septembre 2024, suivi par le Mali un mois plus tard, la Côte d’Ivoire et le Togo ont décidé de suspendre les expéditions d’amandes de karité respectivement en janvier et avril 2025. Que ce soit une concertation commune ou non, l’ambition de ces pays évoque la même raison que le Ghana, celle d’accroître la transformation locale pour créer et capter plus de valeur ajoutée dans la filière. Une dynamique de restrictions à l’export en Afrique de l’Ouest, qui pourrait influencer les approvisionnements mondiaux en matière première et renforcer le poids de la région dans la chaîne de valeur mondiale du karité.
Pour Peter Boamah Otokunor, « Le Ghana doit cesser d’être un simple exportateur de matières premières pour devenir un pays d’exportation à forte valeur ajoutée. Une interdiction qui va permettre aux transformateurs locaux de se renforcer, de développer leurs capacités et de créer des marques prêtes à l’export, capables de générer des revenus plus élevés à l’international », explique t-il. De plus l’autorité rassure que cette décision de suspendre progressivement les exportations de noix de karité au Ghana va s’accompagner de mesures pour créer un environnement favorable à la relance et au développement du segment de la transformation. «Le gouvernement a entamé les travaux de réhabilitation d’un site industriel basé à Buipe, tombé en désuétude depuis plusieurs années, dans le cadre de sa stratégie visant à accroître les capacités de transformation locale » clarifie Otokunor.
Selon les données officielles relayées par ecofin, cette unité de transformation est dotée d’une capacité de traitement maximale de 180 000 tonnes par an. « Ce projet pourrait servir de pilier à un réseau de coopératives de petits producteurs à travers les cinq régions. L’administration dirigée par Mahama prend des mesures audacieuses pour corriger les déséquilibres structurels du secteur » déclare Peter Boamah Otokunor, directeur des initiatives présidentielles en matière d’agriculture et d’agrobusiness.

Moudachirou ALIOU

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