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FILIÈRES OLÉAGINEUSES AU BÉNIN : L’Ansalb apporte son expertise

L’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb ) explore désormais les plantes oléagineuses locales à travers sa Commission permanente agriculture, foresterie et arboriculture. Réunis en session à Cotonou, enseignants-chercheurs, entreprises du domaine et producteurs ont réfléchi a cette position, dans l’optique d’en faire une filière durable capable de contribuer significativement au produit intérieur brut (Pib) du pays.

Le Bénin regorge de 36 espèces oléagineuses présentes dans ses habitats naturels, offrant des huiles aux valeurs nutritives exceptionnelles. Ces plantes, encore sous-exploitées, représentent pourtant des alternatives crédibles pour renforcer l’autosuffisance alimentaire, diversifier les sources locales d’huile et améliorer les revenus agricoles. Selon Mansourou Moudachirou, président de la commission en charge de la foresterie à l’Ansalb , cette initiative répond à un besoin économique et nutritionnel urgent. « Les prix des huiles alimentaires flambent de temps en temps sur notre marché, ce qui impacte le panier de la ménagère. La solution à laquelle nous avons pensé, c’est la valorisation des plantes oléagineuses autochtones. Ces huiles ont une valeur importante sur le marché international et sont riches en vitamines », a-t-il laissé entendre.

La première communication scientifique de cette rencontre, présentée par Valère Salako, enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi, a mis en lumière la diversité et les potentialités de ces plantes locales. Il a notamment insisté sur la domestication de certaines espèces en déclin, telles que le baobab, le karité, l’akpi et le datier du désert, afin d’assurer leur reproduction et leur exploitation durable.

Pour Archille Asogbadjo, également enseignant à l’Uac, il s’agit désormais d’aller au-delà du constat. « Nous devons identifier les aspects stratégiques liés à la valorisation des chaînes de valeur, à la résilience et à l’agroécologie, pour les soumettre aux décideurs et structurer la filière», a-t-il suggéré.

À terme, l’objectif est d’organiser les acteurs de la filière oléagineuse à l’image d’autres structures agricoles, promouvoir l’agroforesterie et renforcer les systèmes semenciers.
L’enjeu, c’est valoriser localement pour bâtir une économie agricole résiliente et plus compétitive.

Nadjahatou BAGUIRI

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