La CEDEAO lance les premiers projets d’agriculture intelligente face au climat : Le Bénin parmi les pays pilotes
Une agriculture intelligente, c’est désormais la nouvelle trouvaille pour contrer les effets néfastes des changements climatiques. Et là-dessus, la communauté scientifique notamment les agronomes sont presque unanimes. S’inscrivant dans cette logique, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a lancé le lundi 22 juin 2020 les premiers projets d’agriculture intelligente face au climat pour un montant de plus de 550 millions de Francs CFA. Quatre pays sont sélectionnés pour cette phase pilote à savoir le Bénin, le Niger, le Tchad et la Mauritanie. Ces quatre pays ont été sélectionnés suite au premier appel à proposition en septembre 2019 du projet régional Alliance Mondiale contre le Changement Climatique + Afrique de l’Ouest (Amcc+ Ao), financé par l’Union Européenne à environ huit milliards de Franc CFA qui portait sur le thème : « Innovations pour une agriculture familiale intelligente face aux changement climatiques en Afrique de l’ouest ».Les quatre projets ont été officiellement lancés par le commissaire en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la Cédéao, Sékou Sangaré, avec la participation des partenaires techniques et financiers de la Cédéao et les Ministres en charge de l’agriculture et de l’environnement des pays concernés. Au Bénin, c’est le projet de l’agriculture intelligente face au climat porté par l’Organisation Non Gouvernementale de l’Université de Liège, Eclosio, qui sera mis en œuvre. Ceci pour un budget de 150 millions de Francs CFA dont une subvention de plus de 120 millions du projet régional Amcc+ Ao. Au Niger, le projet retenu est le projet intégré d’agriculture et d’élevage pour une résilience renforcée des femmes et des jeunes, porté par la Fédérations des Unions des Groupements Paysans du Niger. Au Tchad, la CEDEAO a opté pour un projet de soutien à une agriculture familiale écologique, autosuffisante, durable et adaptée aux changements climatiques en zone périurbaine par l’introduction de fertilisants biologiques, porté par Oxfam France. Et enfin en Mauritanie, c’est un projet de solutions solaires innovantes pour l’irrigation dans la commune de Boghé, porté par l’association Temnyia qui sera mis en œuvre. Cet atelier de lancement facilitera la visibilité des innovations promues, les synergies d’actions entre les projets ainsi que leur appropriation par les parties prenantes clés de la région autour de solutions concrètes de terrain concourant à l’atteinte des engagements climatique nationaux. Par ailleurs, un deuxième appel à propositions de projets lancé en mai 2020 permettra également de sélectionner des projets à mettre en œuvre au Cap-Vert, en Gambie, au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Libéria, au Nigéria et en Sierra Leone. A travers ces initiatives, l’organisation inter-gouvernementale ouest-africaine vise à participer à la transition vers des systèmes de productions alimentaires durables. Pour rappel, le secteur agricole emploie plus de 50% de la main d’œuvre ouest-africaine et contribue en moyenne à 35% du Produit Intérieur Brut de la région. C’est dire donc que les conséquences économiques et humaines des changements climatiques constituent une menace régionale. Et la CEDEAO l’a si bien compris en optant pour des solutions innovantes d’adaptation et d’atténuation des effets de ces dérèglements climatiques dans l’ensemble de ses pays membres.
Par Jacques D. BOSSE