PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ HALIEUTIQUE : Un projet de 120 millions FCFA lancé

Le gouvernement béninois, avec l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao), a procédé, vendredi 29 août 2025 à Cotonou, au lancement officiel du Projet d’appui à la conservation de la biodiversité halieutique et de l’écocitoyenneté (Tpc/Ben/4005). La cérémonie, marquée par la présence des autorités du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep), d’organisations communautaires, d’Ong et d’experts, a réuni divers acteurs concernés par la gestion durable des ressources aquatiques.
Financé à hauteur de 200 000 USD (près de 120 millions FCFA), le projet s’étendra sur deux ans et couvrira plusieurs zones stratégiques du sud Bénin, notamment le Lac Ahémé, le Lac Nokoué et la Lagune de Porto-Novo. Son objectif est de lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques, la dégradation des écosystèmes aquatiques et le faible niveau d’écocitoyenneté dans les zones côtières et fluviales.
Dans son intervention, le représentant résident de la Fao au Bénin, Isaias Angue Obama Oyana, a souligné que « l’exploitation excessive, les pratiques de pêche non durables et les effets du changement climatique menacent gravement l’équilibre de l’écosystème aquatique ». Il a réaffirmé l’engagement de la Fao aux côtés du gouvernement à « agir, innover et mobiliser » pour inverser la tendance.
Pour sa part, Innocent Togla, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Agriculture, a rappelé que « les pressions multiples sur nos plans d’eau et cours d’eau, à savoir la pollution, la surexploitation et les pratiques illicites, menacent la durabilité des ressources halieutiques et le bien-être des communautés rurales ».
Les bénéficiaires directs du projet sont les communautés locales, les autorités communales ainsi que des structures techniques telles que l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (Abssa), les Directions Départementales de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Ddaep) et la Direction de la Statistique Agricole (Dsa).
À l’issue de l’atelier de lancement, les participants ont exprimé leur adhésion et formulé des attentes. Eugénie Bocovou, présidente de l’Association Nationale des Mareyeuses (Anm), a insisté sur l’importance de l’accompagnement du projet. « S’il n’y a pas de poissons, ni nous, les mareyeuses, ni les pêcheurs n’avons d’activité. Il faut donc aider les pêcheurs et les mareyeuses comme il faut pour que ce projet atteigne véritablement son but », a-t-elle insisté.
Avec ce projet, le Bénin franchit une nouvelle étape dans la protection de sa biodiversité halieutique et la promotion d’une pêche plus responsable et équitable.
Nadjahatou BAGUIRI