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PLUIES DILUVIENNES AU NORD BÉNIN : Champs ravagés et producteurs en détresse à Kouandé, Copargo et N’Dali

Depuis la fin du mois d’août, de fortes précipitations s’abattent sur plusieurs communes du nord Bénin, notamment Kouandé, Banikoara, Copargo et N’Dali. Ces pluies diluviennes provoquent de vastes inondations qui ravagent les champs de maïs et de soja, détruisent les voies d’accès aux champs, entraînant une flambée des coûts de transport des intrants agricoles. Les producteurs, qui ont investi d’importantes ressources dans la campagne en cours, redoutent de lourdes pertes économiques.

À Kouandé, Abdel Aziz Baparapé Alassane décrit une situation alarmante. Dans ses champs, le soja commence à peine à faire des gousses, mais au lieu de présenter une couleur verte vigoureuse, les plants jaunissent ou deviennent rougeâtres, signe de leur asphyxie due à l’eau stagnante. « Même si je mets de l’engrais, ça ne réagit pas », confie-t-il. Pour le maïs, l’inondation a créé des déséquilibres de croissance : certaines tiges atteignent plus de deux mètres tandis que d’autres ne dépassent pas un mètre. « Normalement, avec un bon suivi, je pouvais espérer 2,5 tonnes à l’hectare. Mais avec l’eau, je vais difficilement atteindre une tonne », explique-t-il. À cette perte de rendement s’ajoute la hausse des frais logistiques : le transport d’un sac d’engrais qui coûtait 1000 francs CFA est désormais facturé à 2000 francs CFA à cause de l’impraticabilité des pistes de desserte rurale.

À Copargo, la situation n’est guère meilleure. Les zones cultivées, habituellement fertiles, sont en grande partie submergées. Idrissou Yaoudouman, producteur de la commune, déplore que les inondations emportent non seulement des champs entiers mais détériorent également les routes. « Certaines sections sont devenues impraticables. Même les routes goudronnées commencent à céder sous la pression de l’eau », alerte-t-il. Les agriculteurs se retrouvent ainsi dans l’impossibilité d’évacuer leurs récoltes ou de se rendre régulièrement à leurs champs.
À N’Dali, les dégâts sont tout aussi inquiétants. « Beaucoup de champs proches des cours d’eau ont été emportés. Même la voie inter-États est submergée plusieurs par les eaux, bloquant l’accès aux exploitations pendant plus d’une semaine », témoigne Alidou Bachirou. Son collègue, Lafia Yerima, explique que ses cultures ont jauni sous l’effet prolongé de l’inondation : « Le rendement ne sera pas bon. En plus, l’érosion a creusé de gros trous au bord de mon champ, rendant la circulation quasi impossible. »

Partout dans les localités de Kouandé, copargo et N’dali, la pluviométrie jugée exceptionnelle cette année, menace la sécurité alimentaire et les revenus des producteurs. Entre les pertes de rendement, les routes coupées, les agriculteurs crient détresse et appellent à un appui urgent des autorités et partenaires pour limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être.

Nadjahatou BAGUIRI

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