FONDS NATIONA DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE : les banques et IMF désormais éligibles au sous-guichet 2.2

Le Fonds National de Développement Agricole (Fnda) a franchi une nouvelle étape dans le financement du secteur agricole. Le mercredi 24 septembre 2025, lors d’une rencontre organisée à l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers (Apbef), l’institution a annoncé l’extension du sous-guichet 2.2, désormais accessible aux banques, aux institutions de microfinance (Imf) et à leurs associations professionnelles.
Initialement réservé aux organisations professionnelles agricoles et aux Pme, ce dispositif intitulé « Fonds de facilitation et de renforcement des capacités » bénéficie d’un appui de 240 millions FCFA de l’Agence Luxembourgeoise pour la Coopération et le Développement (LuxDev). Il permet de subventionner jusqu’à 60 % du coût de projets visant à améliorer l’offre de financement agricole, avec un plafond de 50 millions Fcfa par projet. Les institutions bénéficiaires doivent toutefois apporter une contrepartie de 40 %.
Parmi les activités éligibles figurent la formation du personnel, l’acquisition d’équipements informatiques ou de moyens de transport (hors véhicules 4×4), la conception de produits financiers adaptés ou encore l’ouverture de points de service en zones rurales.
Pour Nicolas Ahouissoussi, Directeur général du Fnda, cette initiative va bien au-delà d’un simple appui financier. « L’offre des services du Fnda, ce n’est pas seulement la facilitation d’accès au crédit, c’est aussi le renforcement des capacités » a-t-il expliqué. Il précise que l’objectif est « de consolider l’écosystème du financement agricole ».
Du côté des banques, l’initiative est accueillie avec intérêt. « Au-delà de la contrainte, c’est aussi quand même un intérêt majeur pour nous, parce qu’il y a de l’argent dans l’agriculture. Mais jusque-là, nous ne disposions pas des données, des outils d’analyse nécessaires pour pouvoir prendre les risques qui sont liés à ce secteur-là », confie Cédric Tokpo, chargé d’affaires à la Bank of Africa (Boa) Bénin. Selon lui, la stratégie du Fnda vise à « amener les banques à développer un portefeuille orienté financement agricole ».
L’Apbef partage également cette vision. Son représentant, Christian Aïnagnon, souligne que « cette synergie entre le Fnda et les établissements de crédit contribuera significativement à dynamiser le financement rural et à promouvoir un développement inclusif ».
En clôturant les travaux, le DG du Fnda a rappelé que « la meilleure façon de prévoir l’avenir est de le créer ensemble », citant Peter Drucker. Cette maxime résume bien l’esprit de la réforme, où le partenariat entre finance publique et expertise bancaire se veut le socle d’une agriculture béninoise plus prospère.
Nadjahatou BAGUIRI