ENTREPRENEURIAT AGRICOLE: le CES soutient les femmes transformatrices à Boukombé

À Boukoumbé, dans le département de l’Atacora, le Conseil économique et social (Ces) a apporté son appui à l’Union des Femmes Ifedeb-Yanta, une association locale engagée dans la transformation agroalimentaire. Cette descente de terrain du Ces est perçue comme à haute portée symbolique, dans une zone classée à risque en raison de la menace terroriste.
Dans cette coopérative, les femmes transforment localement des produits agricoles pour en rajouter de la valeur. Leurs mains et leur ingéniosité font naître de la farine et du couscous de fonio, du beurre de karité, des jus et mangues séchées et autres produits dérivés du soja…
Les activités sont nombreuses et permettent aux membres de l’Union d’assurer leur autonomie économique. « On produit les mangues séchées, le jus de mangue, le couscous du fonio, beaucoup d’autres choses. Pour permettre à la femme vraiment d’être autonome, de ne pas toujours tendre la main », a expliqué Joséphine N’da Bétékou, présidente de l’Ufedeb.
Accompagné d’une forte délégation, le président du Ces, Conrad Gbaguidi, a visité les installations, échangé avec les femmes et pris bonne note de leurs difficultés, notamment l’insuffisance d’équipements modernes, l’accès limité aux débouchés commerciaux et l’inquiétude liée à la sécurité dans la zone frontalière.
Face à ces préoccupations, Conrad Gbaguidi a tenu à rassurer. « Nous sommes venus ici parce que notre mission, c’est de venir expliquer les lois aux populations et connaître leurs besoins, histoire de pouvoir rendre compte aux autres institutions de la République et au chef de l’État également. La République est une et indivisible, et on ne laissera pas un centimètre carré de notre territoire à l’ennemi. » a-t-il rassuré.
Cette descente du Ces à Boukoumbé témoigne d’un changement de posture de l’institution, qui ne veut plus rester éloignée des réalités du terrain. En allant au contact des populations, même dans les zones rurales sensibles, le Conseil affirme sa volonté d’agir concrètement pour le développement agricole durable tout en militant pour la paix.
Nadjahatou BAGUIRI