Alors que le monde entier est actuellement en proie à la crise sanitaire de la Covid-19, le Bénin, à l’instar de plusieurs pays africain, doit faire face à une résurgence de la grippe aviaire. Des cas de contamination sont détectés dans le sud du Bénin au cours du mois d’août dernier poussant le Gouvernement à prendre des mesures urgentes.
Par Jacques D. BOSSE
C’est un communiqué de presse du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, en date du mercredi 25 août 2021, qui a alerté sur la présence de la grippe aviaire au Bénin. Le virus sévit déjà dans deux localités du sud du Bénin : Tohouè dans la commune de Sèmè-Podji et Kpanroun dans la commune d’Abomey-Calavi. « … Des prélèvements ont été effectués dans trois fermes pour les analyser au laboratoire national vétérinaire. Les résultats ont révélé la présence du virus H5N1 de l’influenza aviaire hautement pathogène dans les exploitations de Tohouè (commune de Sèmè-Podji) et de Kpanroun dans la commune d’Abomey-Calavi », peut-on lire dans la note du Ministre. Par contre, l’analyse des prélèvements effectués dans une ferme à Ouidah s’est révélée négative, tout comme à Kalalé où des mortalités sont signalées dans un élevage. Pour le cas à Tohouè, localité proche du Nigéria, c’est un épisode de GAHP (Grippe Aviaire Hautement Pathogène) à virus A(H5) qui est signalé dans un élevage de 6661 poules pondeuses, dont 6626 sont mortes depuis le 27 juillet. Les poules pondeuses de 11 mois d’âge présentaient des troubles digestifs et une chute de ponte avec 50 pour cent de taux de mortalité au début. Une situation qui n’a pas laissé indifférent le gouvernement.
Les mesures prises par le Gouvernement
Il faut dire que la découverte des cas de grippe aviaire n’est pas une première au Bénin. La maladie a déjà sévi par le passé. Et face à cette nouvelle vague, les autorités gouvernementales ont rapidement pris certaines mesures. D’abord, comme l’exige la règlementation internationale, ces cas de grippe aviaire hautement pathogènes, sont immédiatement notifiés à L’organisation Mondiale de la Santé Animale (Oie). Ainsi, le Ministre Gaston Dossouhoui a, par ailleurs, demandé aux acteurs de la filière avicole de prendre des mesures adéquates pour contrer le mal. Il s’agit en l’occurrence des mesures de biosécurité et à signaler aux services vétérinaires ou aux autorités locales, toute mortalité de volaille. Face à l’urgence, le Conseil des Ministres s’est également penché sur la question. A la faveur de son conclave du mercredi, 1er septembre 2021, tout en approuvant les dispositions urgentes déjà prises, il a notamment autorisé l’acquisition et la mise en place des matériels d’abattage, d’incinération et de désinfection. « Par ailleurs, les Ministres ont donné leur accord pour le renforcement de la surveillance épidémiologique passive et active ainsi qu’à la sensibilisation des acteurs directs et indirects de la filière avicole et, plus généralement de l’ensemble de la population », indique le relevé du Conseil des Ministres. Mais le Bénin n’est pas le seul pays touché par la grippe aviaire en Afrique et dans le reste du monde.
Quid de la situation en Afrique et dans le reste du monde?
Dans la sous-région ouest africaine, plusieurs pays sont touchés par cette maladie infectieuse. La Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana ou encore le Burkina Faso font face à la grippe aviaire. Les deux derniers pays cités ont interdit l’entrée sur leur territoire de volailles en provenance des pays voisins. Cela, par mesure de précaution. Ailleurs sur le continent, l’Afrique du sud et le Botswana ont aussi signalé des foyers de GAHP à virus A(H5N1), un virus A(H5) ayant été identifié au Bénin. Aucune région du monde ne semble être épargnée. En Asie, deux types de virus sont décrits dans des foyers de GAHP à Taïwan ainsi qu’au Viêt Nam. L’Europe n’est pas du reste puisque la Pologne a signalé un nombre important de foyers de GAHP à virus A(H5N8) identifiés le plus souvent au printemps 2021, devenant ainsi le pays européen le plus touché devant l’Allemagne, la France et la Russie.