Située à environ 20 kilomètres de la ville de Parakou, la métropole du nord-Bénin ; Tounré autrefois vierge est devenue depuis quelques années une ferme hydroagricole. Elle se trouve dans l’arrondissement de Boko, dans la commune de N’Dali, plus précisément dans le village de Sakarou. C’est un exemple d’initiative agricole prometteuse au niveau communal, qui se développe progressivement. Les défis liés à l’irrigation sont surmontés grâce à un système électrique bien conçu, et les promoteurs se concentrent sur des productions rentables. Leur espoir est de continuer à accroître et à diversifier leurs activités agricoles. Découvrons davantage Tounré…
Devenu aujourd’hui une ferme agricole, c’était auparavant un village dénommé Tounré. Il était habité par des populations dont le campement était situé à côté d’un lac du même nom, « Tounré ». Ces villageois vivaient des richesses du site et vénéraient une divinité présente dans ces eaux à travers des rituels. Mais, contre toute attente, la mairie de N’Dali sort un arrêté qui dispose désormais tout le site à des fins agricoles. Les habitants furent dès lors déplacés un peu vers le centre de la ville et un barrage hydraulique vit le jour. Mais en hommage aux premiers habitants le nom de « Tounré » est maintenu pour nommer ce qui est devenu une ferme hydroagricole. Dès lors, des exploitants ont commencé par y être installés petit à petit.
S’étendant sur une superficie d’environ 250 hectares, seulement 50 % sont actuellement exploités selon les premiers responsables de la ferme, messieurs Issifou Imorou et Abdelkader Bozari, rencontrés sur place. Les raisons qui l’expliquent sont multiples. « Nous avions choisi d’utiliser 50 % de la ferme car le système d’irrigation pose problème. Augmenter la superficie d’exploitation nécessite de nombreuses installations, qui sont coûteuses. C’est pourquoi nous préférons produire sur de petites surfaces et étendre progressivement. » justifie Abdelkader Bozari, coordonnateur du site.
Plusieurs activités y sont présentement menées. Il s’agit notamment du maraîchage, de l’élevage, de la pisciculture, de la culture de céréales et de l’apiculture.
En ce qui concerne le maraîchage, les entrepreneurs agricoles qui s’y adonnent cultivent plusieurs variétés de légumes, notamment la pastèque, le piment, la tomate, le gombo, l’amarante, le grand morel, le chou et la carotte pour ne citer que ceux-là. Présentement, l’option de la production en contre-saison chaude est faite avec la culture de riz, de manioc et de haricot. Pour ce faire, des superficies ont été aménagées, et les pépinières seront prêtes dans un mois pour la culture en contre-saison chaude. Ensuite, la production de contre-saison froide sera entreprise, avec la pastèque comme culture phare. Selon Abdelkader Bozari, « la contre-saison froide et la pastèque vont de pair, et nous espérons qu’elles seront accompagnées par la pluie, car les pluies se termineront dans deux semaines, et nous commencerons la production intensive avec notre propre système d’irrigation. »
En ce qui concerne la pisciculture, une réserve d’eau de 10 hectares a été aménagée, avec une capacité de 65 mètres cubes. Des cages flottantes ont été installées pour la pisciculture intensive et le contrôle des poissons, notamment des tilapias, appelés poissons-chats, et des carpes, qui sont nourris avec des provendes.
Pour l’irrigation des hectares cultivés, les responsables du site, tous des agronomes, ont opté pour un système électrique qui alimente les zones de production. Ce système comprend des robinets qui actionnent le système d’irrigation et l’arrosage des cultures.
Les produits de la ferme sont vendus non seulement sur les marchés locaux tels que Parakou, Sirarou et N’dali, mais aussi au Niger et dans bien d’autres marchés de la sous-région.
Les promoteurs sont satisfaits de leur travail car ils se sont concentrés sur des productions qu’ils sont sûrs de réussir. Ils espèrent étendre les productions en matière d’élevage, notamment pour les lapins, les volailles et les pondeuses. D’ici la fin de l’année, ils estiment avoir une centaine de têtes de lapins et une cinquantaine de volailles.
Dans le domaine du maraîchage, ils espèrent produire quelques tonnes de pastèques, avec un rendement positif d’ici novembre.
Nadjahatou Baguiri
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