PERTES POSTE RÉCOLTES: L’Atda Vallée du Niger forme les acteurs sur de nouvelles méthodes de conservation

Pour éviter les pertes post-récoltes et garantir l’approvisionnement du marché toute l’année, l’Agence Territoriale de Développement Agricole (Atda) Vallée du Niger a initié une formation pratique à l’intention des techniciens agronomes. L’objectif est de renforcer leur capacité en matière de production et surtout de conservation de l’oignon et de la pomme de terre.
Chaque année, le Bénin produit entre 95 000 et 100 000 tonnes d’oignons. Pourtant, une grande partie de cette production finit par se perdre avant d’atteindre les consommateurs. La cause principale est la non maîtrise de techniques de conservation adaptées. Face à cette situation, l’Atda Vallée du Niger s’est engagée dans une nouvelle dynamique visant à réduire considérablement les pertes post-récoltes en initiant à l’intention des acteurs des formations adaptées.
Ainsi, durant deux jours, techniciens agronomes et agents de l’Atda ont pris part à une session de formation axée sur les bonnes pratiques de production et de conservation de l’oignon et de la pomme de terre. L’initiative est saluée par les participants, parmi lesquels Wassilatou Ibrahim, agronome de formation.
« Cette formation nous a permis de mieux maîtriser les techniques de production et de conservation à long terme de ces deux cultures », confie-t-elle, avant de poursuivre en ces termes : « L’oignon et la pomme de terre sont des produits rapidement périssables, mais grâce à ces méthodes, nous pouvons désormais les conserver entre six et neuf mois, ce qui augmente leur valeur et la rentabilité pour les producteurs. »
Selon Jean Gbèto Dansou, directeur général de l’ATDA Vallée du Niger, la conservation de l’oignon au Bénin ne dépasse actuellement pas deux mois, avec un fort taux de pertes. « Nous visons à terme 10 000 à 20 000 tonnes d’oignons conservables pendant 6 à 9 mois », a-t-il indiqué. Ce défi s’inscrit dans le cadre du projet d’appui au développement du maraîchage (PADMA), qui accompagne déjà l’installation d’unités paysannes et modernes de conservation d’oignons et de pommes de terre.
C’est un enjeu crucial, comme le souligne Bouraïma Kabirou, directeur des programmes de l’Atda Vallée du Niger : « À la récolte, le sac de 120 kilos d’oignons coûte environ 15 000 francs CFA, mais six mois plus tard, il peut atteindre 60 000 à 85 000 francs. Cette flambée est due à la rareté du produit, liée au manque de conservation. »
Avec cette formation, l’Atda Vallée du Niger veut changer la donne et permettre au Bénin non seulement de mieux valoriser ses productions, mais aussi de renforcer sa compétitivité sur les marchés sous-régionaux et internationaux.
Nadjahatou BAGUIRI




