Dossier

PROMOTION DE LA PRODUCTION LOCALE DES PRODUITS AVICOLES AU BÉNIN : Quid de la suspension de la mesure d’interdiction d’importation de volaille…

Dans le but de promouvoir la production locale de la volaille au Bénin, afin de répondre aux besoins de la population et rompre avec l’importation, le gouvernement a annoncé l’interdiction d’importation de produits de volaille à compter du 1er janvier 2025. Cette mesure pour limiter, voir suspendre la pléthore d’importations de produits de volaille sur le marché national fut très appréciée des acteurs locaux de la production de volaille.
En effet, il s’agissait de donner priorité à la production locale qui peine à se développer à une échelle industrielle et de faire d’elle une industrie capable, pouvant combler les déficits qu’induirait la suppression de l’importation.

« Au 31 décembre 2024, les poulets congelés importés seront de l’histoire ancienne. Nous célébrerons nos fêtes avec nos propres volailles, que nous avons élevées nous-mêmes». Tels étaient les propos du Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi DOSSOUHOUI, exprimant ainsi les ambitions du gouvernement de Patrice Talon de promouvoir la production locale.

Entre ambition et réalité…

Malgré la bonne foi du gouvernement qui s’est plié en quatre pour tenir la promesse à la date du 1er janvier 2025, le fossé s’est agrandi entre promesse et réalité.
On s’attendait légitimement à ne plus voir sur le marché des produits de la volaille d’importation depuis le 1er janvier 2025.
Mais force est de constater que depuis cette date d’entrée en vigueur de cette décision, les produits avicoles importés demeurent présents dans les assiettes des Béninois.
En effet, face à la réalité du marché et à la demande sans cesse croissante de la population en produits avicoles, il a fallu que le gouvernement réexamine sa stratégie de promotion et d’intégration de la production locale. Malgré l’envie pressante de l’autorité gouvernementale de rompre avec les produits congelés importés et d’assurer une substitution de qualité pouvant satisfaire la demande locale, tous les efforts consentis depuis n’ont pas permis d’y arriver.
Lors d’une sortie médiatique, le 28 février 2025, le Porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre HOUNGBÉDJI, a fourni des explications sur cette situation: « L’instauration d’une interdiction rigoureuse dès le 1er janvier risquait d’entraîner une crise sur le marché, entraînant tensions et flambées de prix. Ainsi il a été décidé d’instaurer un moratoire, permettant une réduction mesurée des importations, tant la production locale peine à satisfaire la demande croissante», a-t-il laissé entendre.

Mais, vue l’importance de maintenir le cap de la promotion de la production avicole, Léandre HOUNGBÉDJI a réaffirmé que « Le gouvernement est conscient des enjeux socio-économiques et qu’il s’engage fermement à soutenir les producteurs locaux». Ainsi, plus que de vides paroles, plusieurs initiatives ont été mises en place pour soutenir le développement de l’élevage avicole pour une bonne transition. «Les entrepreneurs désireux de se lancer dans ce secteur peuvent prétendre à un accompagnement financier, notamment à travers l’Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises (ADPME), qui offre des lignes de financement pour des projets viables» a souligné le porte-parole du gouvernement.
Pour les aviculteurs, l’espoir induit par cette annonce gouvernementale d’interdiction de l’importation des produits avicoles ne s’est estompé. Ils comptent toujours sur la bonne volonté et la promesse du gouvernement de prioriser la production locale.
« L’engagement du gouvernement à promouvoir la production avicole locale est un défi et nous sommes conscients. Nous espérons et restons confiant qu’avec les diverses stratégies mise en œuvre par l’autorité le rêve se concrétisera» a confié Prudence Ogouma OGA, Para-vétérinaire, Coordonnateur Borgou-Alibori de l’Union Nationale des Aviculteurs Professionnels du Bénin (UNAP-BENIN).
Nous pouvons comprendre qu’en dépit de la présence des produits congelés sur le marché, l’ambition du gouvernement à promouvoir la production avicole locale est toujours d’actualité et les démarches mises en œuvre restent prometteuses. C’est un un effort que les aviculteurs soutiennent d’ailleurs.

Moudachirou ALIOU

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