Le Niébé : Une légumineuse hors pairs

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Le niébé (Vigna unguiculata), aussi connu sous les noms de haricot cornille, dolique à œil noir ou pois de vache, est une légumineuse originaire d’Afrique de l’Ouest. Le nom vernaculaire français est niébé terme emprunté au wolof dont l’usage s’est généralisé en Afrique de l’Ouest.

Méthodes de culture

Cultivé principalement dans les zones tropicales et subtropicales, le niébé est la légumineuse la plus consommée en Afrique subsaharienne. Il est souvent associé à des cultures céréalières comme le mil, le maïs ou le sorgho, particulièrement dans les zones arides à faible pluviométrie. Ce haricot est capable de s’épanouir dans des conditions climatiques difficiles, notamment grâce à sa capacité à fixer l’azote atmosphérique par symbiose avec des bactéries du sol, appelées rhizobiums. Cela en fait une culture essentielle dans les régions à sols pauvres et une alliée dans la préservation de la fertilité des terres agricoles.
La culture du niébé se fait en deux phases : les variétés à cycle court sont récoltées précocement pour fournir des gousses fraîches durant la période de soudure, tandis que les variétés plus tardives sont récoltées sous forme de graines sèches. Ce système permet d’assurer une récolte même en période de pénurie alimentaire.

Vertus et bienfaits du niébé

Le niébé est non seulement une source importante de protéines végétales, mais il est également riche en acides aminés, vitamines (notamment les vitamines B comme les folates), minéraux (fer, zinc, calcium) et fibres alimentaires. Ces qualités nutritionnelles en font un aliment de choix pour lutter contre la malnutrition, particulièrement en Afrique où les régimes alimentaires sont souvent déficients en protéines et micronutriments essentiels.

D’un point de vue santé, le niébé contribue à la prévention du surpoids et des maladies chroniques grâce à sa faible teneur en matières grasses et sa richesse en fibres. Selon une étude publiée dans la revue Nutrients, les plats à base de niébé peuvent couvrir jusqu’à 42 % des apports journaliers recommandés (Ajr) en fibres, 37 % en magnésium, et 26 % en protéines.

En plus de ses bienfaits pour la santé humaine, le niébé joue un rôle écologique important. En favorisant la fixation de l’azote dans le sol, il réduit les besoins en engrais chimiques, participe à l’enrichissement des terres agricoles et s’inscrit ainsi dans une démarche agroécologique durable.

Un aliment aux multiples usages

Le niébé est un ingrédient clé dans de nombreuses recettes traditionnelles africaines. On peut le consommer sous diverses formes : en feuilles, en gousses vertes ou en graines sèches. Il entre dans la composition de plus de 50 plats, allant du pain aux beignets, en passant par les ragoûts et autres plats complets. Cette diversité d’utilisations en fait une denrée particulièrement précieuse en cuisine, tout en offrant des opportunités économiques pour les producteurs et les transformateurs locaux.

Le niébé est bien plus qu’une simple légumineuse. Il représente une solution prometteuse pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique subsaharienne, tout en jouant un rôle écologique essentiel. L’optimisation de sa culture et la valorisation de ses multiples usages pourraient offrir des réponses aux défis agricoles et nutritionnels contemporains.

Nadjahatou BAGUIRI

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