La Côte d’Ivoire a adopté le 30 septembre 2024, lors du conseil des ministres deux décrets visant à dynamiser le secteur agricole. Ces décrets sont axés sur la sécurité foncière et la structuration de la filière mangue, illustrant parfaitement l’engagement du gouvernement à promouvoir un développement rural durable et à optimiser la production de ce fruit.
Après les journées nationales du cacao et du chocolat, la Côte d’Ivoire entame une nouvelle page de son agriculture, notamment dans le foncier rural et dans la filière mangue. Le premier des deux décrets fixe les règles de l’opération intégrée de sécurisation foncière rurale. Cette mesure définit les normes pour les projets financés par l’État et ses partenaires. Il vise à simplifier et à intégrer les différentes étapes de la sécurisation foncière. L’approche intégrée comprend des activités allant des activités préparatoires aux activités de délimitation des territoires de villages et de reconnaissance des parcelles coutumières, de façon à réduire les délais et les coûts des opérations, précise le compte rendu du conseil des ministres. Par ailleurs, le décret assure la délivrance systématique du Certificat foncier aux ayants droit.
Le second décret reconnaît l’Organisation Interprofessionnelle Agricole de la Filière Mangue, nommée « Inter-Mangue ». Cette organisation a pour mission de coordonner les activités d’environ 4 000 producteurs de mangue. Les exploitations concernées s’étendent sur plus de 20 000 hectares, principalement dans les régions de la Bagoué, du Poro, du Tchologo, du Hambol et du Kabadougou. « Aussi, conformément aux dispositions législatives et réglementaires régissant les groupements de la production agricole, de la transformation et de la commercialisation, ce décret reconnaît à l’Organisation Interprofessionnelle Agricole Inter-Mangue la qualité d’Organisation Interprofessionnelle Agricole de la filière Mangue », ajoute le compte rendu. Elle sera essentielle pour améliorer la production, la transformation et la commercialisation des mangues en Côte d’Ivoire.
Soulignons que la Côte d’Ivoire produit environ 180 000 tonnes de mangues fraîches par an, ce qui en fait le troisième fruit le plus exporté du pays. Elle se positionne également comme le troisième fournisseur de mangues sur le marché européen, derrière le Pérou et le Brésil, exportant 32 400 tonnes chaque année. Cependant, à l’échelle nationale, le pays fait face à des défis majeurs, notamment un marché intérieur limité et des problèmes de maladies affectant les fruits, ce qui entraîne le gaspillage de près de 40 % de la production en raison de pourrissement, a renseigné le Centre d’Information et de Communication du Gouvernement en novembre 2018. Par ailleurs, ce nouveau décret initié au profit de la filière mangue constitue sans un pilier qui changera la donne.
Moudachirou ALIOU