Talon en guide pour la sous-région
Après le Burkina Faso, l’exportation des amandes de karité vient d’être suspendue au Mali jusqu’à nouvel ordre. C’est le jeudi 3 octobre 2024 que par un arrêté conjointement signé du ministre de l’Industrie et du Commerce et celui de l’Economie et des Finances que l’information a été rendue publique. Cette décision qui s’applique également à d’autres oléagineux, notamment le sésame et le soja, fait écho à des décisions similaires d’interdiction d’exportation adoptées au Bénin pour le soja et le cajou et au Burkina Faso concernant les amandes de karité.
La décision du gouvernement malien vise à rendre disponibles les amandes de karité utilisées comme matière première par les unités industrielles de transformation au niveau local.
L’objectif est de promouvoir le développement du segment de la transformation pour renforcer l’industrie locale.
À cet effet, « Les produits confisqués aux contrevenants, conformément aux dispositions du présent arrêté, feront l’objet d’une vente aux industries locales pour transformation », peut-on lire dans le communiqué publié sur le site du ministère de l’Industrie et du Commerce.
Selon les données officielles, le Mali a exporté 27 988 tonnes d’amandes de karité en 2021, générant 7,69 milliards de francs CFA de recettes alors que les expéditions de beurre de karité qui ont atteint 3151 tonnes ont rapporté 2,04 milliards de francs CFA. De plus, le pays a inauguré en 2021 sa première usine moderne de transformation de karité d’un coût global de 5 millions dollars.
En ce qui concerne les derniers développements sur le segment de la transformation, il faut noter qu’en juillet 2024, le président Assimi Goïta a inauguré un complexe agro-industriel de 23 millions dollars basé à Sanankoroba et spécialisé dans la transformation d’oléagineux. Ce complexe appartenant à la Société Seydou Diogo Awa (SDA), comprend 6 unités industrielles, dont une unité de production de beurre de karité d’une capacité de 100 tonnes par jour.
Moudachirou ALIOU