PROJET DE SÉDENTARISATION DES RUMINANTS : Gaston Dossouhoui défend les acquis du « Proser » pour la paix et le développement économique
Le gouvernement béninois a lancé une initiative ambitieuse pour réformer l’élevage des ruminants à travers le Projet de Sédentarisation des Élevages de Ruminants (Proser). Ce programme vise à répondre à plusieurs défis, notamment les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs, ainsi que les enjeux de sécurité liés à la transhumance. Lors de la reddition de compte des actions du gouvernement sur le quinquennat 2021-2026, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a passé en revue les évolutions du sous-secteur de la production animale.
« Depuis trois ans, nous avons dit non à la question de la transhumance internationale », a déclaré Gaston Dossouhoui. « À l’intérieur du pays, la transhumance interne est désormais réglementée. Les départements avec un cheptel supérieur à la disponibilité de fourrage naturel, comme l’Alibori, peuvent descendre vers la région du Borgou, mais sans dépasser la limite de Savè. » Cette nouvelle politique réduit considérablement les déplacements à longue distance des troupeaux, favorisant ainsi la sédentarisation.
Le programme ne cherche pas à immobiliser totalement les troupeaux, mais à limiter leur mobilité à des zones définies. « Les animaux ne doivent plus parcourir de longues distances. Progressivement, nous encourageons les troupeaux à rester dans leurs campements, où ils peuvent manger et boire sur place », a-t-il ajouté.
Les communautés d’éleveurs constatent déjà des avantages concrets de cette sédentarisation. « Leurs troupeaux sont sécurisés pendant la saison sèche, les animaux ne s’éloignent plus, et les femmes continuent d’avoir du lait de vache, ce qui soutient l’économie familiale des éleveurs », a affirmé Gaston Dossouhoui.
Par ailleurs, le Proser introduit également un changement de mentalité chez les éleveurs, les incitant à cultiver du fourrage et à utiliser les résidus de récoltes pour nourrir leurs animaux. « Nous encourageons les éleveurs à changer de paradigme. Il ne s’agit plus de compter uniquement sur la nature pour fournir du fourrage, mais de le cultiver eux-mêmes », a précisé le ministre. L’objectif à terme est d’adapter la taille des troupeaux en fonction de la disponibilité alimentaire, ce qui réduira les conflits avec les communautés agricoles voisines.
Le Projet de Sédentarisation des Élevages de Ruminants s’annonce ainsi comme une solution novatrice, favorisant à la fois la paix entre agriculteurs et éleveurs et l’optimisation de l’élevage au Bénin.
Nadjahatou BAGUIRI