FILIÈRE ANACARDE AU BÉNIN : Trois actions stratégiques justifient l’accroissement de la production selon Gaston Dossouhoui

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Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Bénin, Gaston Cossi Dossouhoui, a présenté un bilan impressionnant de la production d’anacarde pour l’année 2024. Selon les chiffres publiés, la production nationale de noix de cajou a atteint environ 200 000 tonnes. Ceci fait observer une augmentation de plus 100% par rapport à la production de 91 000 tonnes enregistrée avant 2016.

Lors de son intervention sur la chaîne de télévision de l’ortb, le ministre a attribué cette hausse spectaculaire à trois actions majeures initiées par le gouvernement. La première porte sur la réhabilitation des vieilles plantations d’anacardiers, qui ne donnaient plus de rendements satisfaisants. Financée par l’État à hauteur de 55 000 FCFA par hectare, cette opération n’a nécessité aucun investissement de la part des propriétaires des plantations. « L’État finance ces réhabilitations, et le propriétaire n’a rien à faire si ce n’est accompagner les ouvriers », a expliqué le ministre. Ces efforts ont déjà mobilisé plus de 4 milliards de FCFA pour revitaliser les vieux vergers, et les résultats sont concrets : les rendements ont doublé, passant de moins de 300 kilos à l’hectare à environ 600 kilos. La deuxième action selon le ministère a consisté à fournir aux producteurs des plants greffés et sélectionnés à un coût fortement subventionné. « Le gouvernement subventionne ces semences à 84 %, ce qui signifie que le plant, normalement vendu à 600 FCFA, est proposé à 100 FCFA aux paysans », a précisé Gaston Dossouhoui. Cette mesure vise à améliorer la qualité des plantations et à encourager la mise en terre de nouveaux plants.
Le troisième axe de cette stratégie concerne le suivi des nouveaux plants. Le ministre a reconnu que le suivi des jeunes plants n’était pas toujours optimal, mais des efforts sont en cours pour remédier à ce problème. « Nous investissons dans le suivi de ces plantes sur une période de quatre à six mois pour nous assurer qu’elles survivent et prospèrent », a-t-il affirmé avant de préciser que des contrats sont actuellement en cours de signature avec des pépiniéristes pour assurer un meilleur entretien des plantations sur cette période cruciale.

Grâce à ces trois initiatives, le Bénin est en passe d’atteindre de nouveaux records en matière de production de noix de cajou. Le ministre a même évoqué un objectif ambitieux pour les années à venir : « Si nous poursuivons ces efforts de réhabilitation, nous pourrons atteindre plus de 300 000 tonnes de noix de cajou dans les deux prochaines années» .
Cette augmentation de la production est également essentielle pour alimenter les industries locales de transformation, renforçant ainsi la chaîne de valeur autour de cette précieuse matière première.

Le bilan dressé par le ministre de l’agriculture, l’élevage et de la pêche souligne donc une transformation profonde de la filière cajou au Bénin, qui, en l’espace de huit années, a vu ses rendements plus que doubler, avec des perspectives de croissance encore plus prometteuses.

Nadjahatou BAGUIRI

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