Depuis quelques jours, une controverse agite le milieu agricole béninois. Pour la campagne de commercialisation 2024-2025 du soja grain, il a été évoqué que les producteurs devraient obligatoirement obtenir une fiche de convoyage gratuite auprès des services des douanes pour le transport de leur production des champs vers leur domicile. Cette annonce, attribuée à la Directrice Départementale de l’Industrie et du Commerce (DDIC) des Collines, Rachidath ADEGOKE, a suscité une vive indignation. Dans les rangs des producteurs comme chez certains acteurs politiques, cette mesure est perçue comme une tentative d’asservissement des paysans. Face à la montée des critiques, l’interprofession soja a réagi pour clarifier la situation.
Selon Hassane Ibrahim N’GUATADO, Secrétaire Permanent de l’interprofession soja au Bénin, aucune contrainte n’est imposée aux producteurs pour le transport de leurs produits des champs vers leur maison et de façon générale. Lors de son intervention sur la télévision nationale, il a précisé que les producteurs peuvent librement acheminer leur récolte du champ à leur domicile. Il a également éclairé la lanterne des acteurs sur les nouvelles règles encadrant la filière, notamment la distinction entre la fiche d’évacuation et la fiche de convoyage.
La fiche d’évacuation, a-t-il expliqué, est détenue par les responsables des coopératives, tandis que la fiche de convoyage, émise par les services de douane, est destinée au transport des produits par les transformateurs.
Il a également rappelé que la commercialisation du soja s’effectuera exclusivement dans des magasins identifiés au niveau des arrondissements.
Dès l’enlèvement des produits par les transformateurs, les paiements aux producteurs sont effectués immédiatement.
Par ailleurs, l’exportation et les sorties frauduleuses de soja restent strictement interdites. Ces précisions visent à mettre fin une fois pour toute aux malentendus et à apaiser les tensions au sein de l’opinion publique.
Bonaventure Mawugnon Enoumodji