ELEVAGE EN PERIODE D’HARMATTAN : Aliou AMADOU expose les difficultés que rencontrent les éleveurs

0 57

Pendant la période de l’harmattan, les éleveurs de bétail doivent redoubler d’efforts pour maintenir la santé et le bien-être de leurs animaux. Aliou Hamadou, un éleveur expérimenté de la Ferme Okpara, partage avec « Agriimpact » son quotidien, ses stratégies face aux difficultés en cette saison particulière.
Malgré les défis liés à l’harmattan, Hamadou fait preuve de résilience et d’ingéniosité pour assurer la santé et le bien-être de son troupeau. Avec un soutien accru et des formations adaptées, il espère surmonter les contraintes et améliorer les conditions d’élevage en cette période difficile.

Agriimpact : Quels sont les principaux problèmes de santé que vous observez chez vos animaux durant cette période ?

Aliou Hamadou : D’abord il faut reconnaître que les bœufs ne souffrent pas autant de maladies pendant l’harmattan qu’en saison de pluies. Il y a seulement quelques petites maladies que nous arrivons à gérer nous-mêmes, sans souvent recourir à un vétérinaire.

Remarquez-vous des changements dans le comportement de vos animaux ?

Oui, les bœufs perdent du poids à cause du manque de nourriture. En cette période, la nourriture se fait rare, ce qui affecte leur appétit et les empêche de se nourrir correctement. Cela se répercute également sur la production de lait, qui diminue sensiblement.

Quelles mesures prenez-vous pour protéger vos animaux ?

Nous pratiquons des vaccinations régulières avec l’aide des vétérinaires. Par ailleurs, nous adaptons notre routine. Pendant l’harmattan, les bœufs sont détachés plus tôt, dès 8h ou 9h, afin qu’ils aient plus de temps pour chercher de quoi se nourrir.

Utilisez-vous des remèdes locaux pour compléter les traitements ?

Oui, nous utilisons des plantes et des écorces pilées mélangées avec du sel. Ce mélange stimule leur appétit, ce qui est essentiel pour qu’ils mangent davantage durant le pâturage. Il y a aussi des feuilles que nous leur faisons manger pour améliorer la production de lait.

Comment gérez-vous l’approvisionnement en eau ?

L’eau est un vrai défi, surtout dans les zones reculées. Nous devons souvent creuser des demi-puits dans les marigots ou les cours d’eau pour en trouver. Dans les villages dotés de pompes à eau, nous les utilisons pour abreuver nos animaux, parfois avec l’aide des habitants qui nous prêtent leurs bassines.

L’hygiène des enclos joue-t-elle un rôle important ?

Absolument. Nous veillons à nettoyer régulièrement les enclos en ramassant les excréments. Ces derniers sont souvent récupérés par des jardiniers qui les utilisent comme engrais organique. Cela facilite grandement le maintien de la propreté.

Quels sont les défis majeurs auxquels vous faites face pendant l’harmattan ?

L’un des principaux défis, est d’éviter les conflits avec les paysans. Les bœufs ont tendance à se promener davantage à la recherche de nourritures, ce qui peut les amener à pénétrer dans les champs cultivés. Nous devons tout faire pour éviter ces situations en respectant les couloirs de transhumance et en nous sensibilisant, nous bergers.

Quels soutiens seraient utiles pour mieux gérer ces défis ?

Nous aurions besoin de conseils pratiques pour nous bergers, mais aussi pour les paysans. Une meilleure compréhension mutuelle permettrait de réduire les conflits. Nous souhaitons également des formations sur la gestion des pâturages et des moyens d’améliorer la santé de nos animaux.

Propos recueillis par Bonaventure Mawugnon ENOUMODJI

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.