TRANSHUMANCE AU BÉNIN : Les règles de la campagne 2024-2025 fixées

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Les modalités et conditions de déroulement de la campagne nationale de transhumance au Bénin pour l’année 2024-2025 sont désormais établis.C’est l’arrêté interministériel N°013/MAEP/MISP/MCVT/MDGL/DC/SGM/DE/CJ/SA/013SGG25 qui l’organise désormais.Ce texte, rendu public le lundi 27 janvier 2025 et cosigné par quatre ministres dont Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, et Alassane Seïdou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, vise à organiser les déplacements du bétail sur le territoire national et à prévenir les conflits liés à cette pratique.Selon le texte, la transhumance devra prioritairement se faire à l’intérieur de chaque département. Toutefois, les éleveurs du département de l’Alibori sont autorisés à descendre vers les départements du Borgou et de l’Atacora. Par ailleurs, certaines communes riveraines pourront bénéficier d’une dérogation dans le cadre de la solidarité intercommunale. Des périodes précises ont été arrêtées pour chaque département. Ainsi, pour garantir une gestion optimale des flux et prévenir d’éventuels conflits liés au déplacement des troupeaux la période allant du 15 novembre 2024 au 31 mai 2025 a été retenue pour l’Alibori, le Borgou et l’Atacora; le 30 novembre 2024 au 31 mars 2025 pour les Collines, le 31 décembre 2024 au 15 avril 2025 pour la Donga, le 31 décembre 2024 au 31 mars 2025 pour l’Atlantique, le Plateau et le Zou, le 31 janvier 2025 au 31 mars 2025 pour le Mono et le Couffo, et enfin le 20 février 2025 au 31 mars 2025 pour l’Ouémé.L’arrêté impose aussi à tout éleveur désireux de transhumer d’obtenir un certificat national de transhumance. Ce document précise notamment la composition du troupeau, les itinéraires autorisés ainsi que les points d’arrêt. Tout troupeau surpris en dehors des zones autorisées sera systématiquement reconduit par les services d’élevage, appuyés par les forces de défense et de sécurité ainsi que les organisations professionnelles pastorales. De plus, les troupeaux en infraction devront régulariser leur situation moyennant des pénalités financières.Pour limiter les incidents et préserver les ressources naturelles, le texte interdit strictement le pâturage nocturne et les déplacements de troupeaux durant la nuit sur toute l’étendue du territoire. Il proscrit également la transhumance dans les réserves de faune, les forêts classées, les périmètres de reboisement et toutes autres aires protégées. Toutefois, elle pourra se dérouler dans des espaces spécifiquement aménagés pour l’activité pastorale conformément aux plans d’aménagement. Par ailleurs, les gardiens de troupeaux ont l’interdiction de porter des armes à feu ou d’être en possession de stupéfiants.Les élus locaux, les services déconcentrés du ministère en charge de l’élevage ainsi que les organisations agricoles et pastorales sont chargés de veiller à la libération effective des couloirs de transhumance et des zones de pâturage. L’application de l’arrêté incombe notamment au Directeur de l’Élevage, au Directeur des Affaires intérieures et des Cultes, au Directeur général des Eaux, Forêts et Chasse, au Directeur des Collectivités territoriales ainsi qu’aux préfets des départements concernés.Cet arrêté, entré en vigueur depuis sa signature, remplace toutes les dispositions antérieures et vise une meilleure organisation de la transhumance au Bénin. En réglementant strictement les déplacements du bétail, le gouvernement entend prévenir les conflits entre éleveurs et agriculteurs, protéger les ressources naturelles et garantir un meilleur encadrement de cette pratique essentielle pour l’élevage pastoral.

Bonaventure Mawugnon Enoumodji (stg)

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