RÉCOLTE DE NOIX BRUTES DE CAJOU : L’agronome Orou Méré Karim lève un coin de voile sur une activité essentielle à la survie de la filière

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La récolte des noix de cajou constitue une activité apparemment banale mais reste une étape essentielle pour sa commercialisation et la survie de la filière. La récolte de la noix de cajou, constitue une étape décisive pour les producteurs.Entre bonnes pratiques, défis récurrents et solutions innovantes, Orou Méré Karami , agronome et directeur de l’Union Régionale des Coopératives de Producteurs d’Anacarde du Borgou et de l’Alibori (Urcpa-ba), nous éclaire sur les réalités de cette pratique agricole cruciale.Journaliste : Pouvez-vous nous expliquer en détail comment se déroule la récolte de la noix de cajou ?Orou Méré Karami: Les bonnes pratiques de récolte des noix brutes de cajou, conseillées et adoptées par les producteurs d’anacarde affiliés à la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (Fenapab), reposent sur des étapes bien précises. Avant toute récolte, des opérations préliminaires sont réalisées, notamment le dernier nettoyage et l’installation des pare-feu. Ces actions consistent à faucher les herbes et arbustes à l’intérieur et autour de la plantation pour faciliter la récolte.Ensuite, les fruits tombés (pomme + noix) sont ramassés à l’aide de paniers et rassemblés en tas. La séparation de la pomme et de la noix se fait par torsion ou à l’aide d’une ficelle. Un pré-séchage est réalisé au champ à l’ombre des arbres, avant le séchage définitif à la maison sur une bâche, pendant deux à trois jours. Les noix sont triées pour enlever les débris, les noix défectueuses ou immatures, et finalement mis dans des sacs de jute pour leur stockage.Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez lors de la récolte ?Plusieurs obstacles freinent les efforts des producteurs : La chute des fleurs, la récolte des noix immatures, l’insuffisance des sacs de jute pour le stockage, le vol des noix de cajou au champ, le pâturage des bœufs dans les plantations, entraînant des pertes importantes.Quelles solutions ou adaptations avez-vous mis en place pour surmonter ces difficultés ?Nous adoptons plusieurs stratégies :la sensibilisation des populations sur les conséquences des vols et du pâturage anarchique, par le biais des conseillers agricoles, des élus des coopératives, des réseaux sociaux et des radios communautaires, l’encouragement à la mise en coopérative des producteurs pour faciliter leur accès aux sacs de jute et leur mise en relation avec les usines de transformation, l’installation de haies vives pour empêcher les animaux de traverser les plantations.Une fois la récolte terminée, quelles sont les étapes d’entretien et de stockage des noix de cajou ?Le stockage des noix brutes de cajou est une étape cruciale. Les sacs de jute contenant les noix sont entreposés dans des magasins aérés, sur des palettes, et disposés à au moins un mètre du mur et à 1,5 mètre de la toiture. Dans les grands magasins, des allées de 1 mètre entre les rangs sont aménagées pour faciliter la circulation et l’aération.Quels conseils donneriez-vous aux producteurs qui rencontrent des difficultés lors de la récolte ou de l’entreposage des noix ? Je conseille aux producteurs de respecter scrupuleusement les bonnes pratiques de récolte et de post-récolte que j’ai mentionnées pour garantir la qualité de leurs produits et obtenir de meilleurs prix. Je les encourage également à adhérer aux coopératives de la Fenapab car cela leur permet de bénéficier d’un appui technique et de tirer profit de la vente groupée des noix de cajou, un système promu par le gouvernement béninois pour renforcer la filière.

Nadjahatou BAGUIRI

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