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CRISE DU MAÏS AU BÉNIN : Un député LD interpelle le gouvernement

Dans un contexte où les producteurs de maïs ploient sous le poids des invendus et de la chute des prix, la récente décision du gouvernement de lever l’interdiction d’exportation des produits vivriers continue d’alimenter la polémique. Annoncée comme une bouffée d’oxygène pour le commerce agricole, cette mesure se heurte toutefois à une réalité plus complexe, marquée par la désaffection des pays voisins pour le maïs béninois et la persistance de lourdes incertitudes sur l’avenir de la filière.
Face à cette situation préoccupante, l’Honorable Moucouré Boko Souley Malam, député de la 9 ème Législature à l’Assemblée nationale, a adressé une question d’actualité au gouvernement.

Lire ci -après, l’intégralité de ladite question d’actualité.

Dans un contexte économique marqué par de fortes tensions sur le marché vivrier, la récente décision du gouvernement béninois de lever l’interdiction d’exportation des produits vivriers, notamment le maïs, suscite un vif débat. Si cette mesure visait à redonner un souffle au commerce agricole et à ouvrir de nouvelles perspectives pour les producteurs, elle se heurte toutefois à des obstacles majeurs liés aux restrictions imposées par les pays voisins et à la baisse de la demande du maïs béninois. Face aux inquiétudes grandissantes des producteurs et commerçants, il est nécessaire d’interroger l’Exécutif sur les dispositions concrètes prises pour sauver ce secteur vital de l’économie nationale.
Le gouvernement béninois, à travers le ministre de l’Intérieur et du Commerce, a annoncé la fin des mesures d’interdiction d’exportation des produits vivriers qui avaient été mises en place en 2024 pour garantir la sécurité alimentaire sur le territoire national.

En effet, les produits vivriers concernés par cette mesure sont notamment les céréales, les tubercules et leurs dérivés. Ainsi, la levée de cette interdiction en principe devrait ouvrir la voie à une reprise des flux commerciaux vers les pays voisins, et mieux, offrir de nouvelles perspectives aux acteurs du monde agricole en République du Bénin.

Malheureusement, cette levée ne constitue en aucun cas un véritable soulagement, aussi bien pour les producteurs de maïs que pour les commerçants de vivriers. Les pays limitrophes ou voisins ont pris des mesures similaires pour réguler l’exportation de denrées alimentaires, y compris le maïs singulièrement. Les autres pays voisins ne s’intéressent plus à la production maïsicole d’origine béninoise.

En revanche, le Nigeria par exemple, importateur du maïs produit au Bénin, suite à l’interdiction de l’exportation du maïs, a pris des mesures facilitant l’importation du maïs d’autres pays afin de répondre à ses besoins alimentaires urgents, tout en travaillant à renforcer sa coopération commerciale avec la Chine pour stimuler sa croissance économique et ses exportations agricoles. D’où la dégringolade du prix du maïs au Bénin occasionnant des pertes énormes aux paysans et aux commerçants.

La question liée donc à l’exportation du maïs est aujourd’hui cruellement alarmante et déplorable, laissant nos braves producteurs (maïsiculteurs) béninois sombrer sous le poids du désespoir.

Dans ce contexte où la situation économique de nos producteurs se détériore progressivement malgré leur contribution au PIB, quand bien même la mesure d’interdiction à l’exportation du maïs est levée, il est impérieux de chercher à comprendre le mécanisme devant permettre aux producteurs de vendre leurs stocks de maïs bien avant l’apparition de nouvelles récoltes.

C’est à cette préoccupation et en vertu de nos prérogatives constitutionnelles et réglementaires respectivement consacrées par les articles 113 de la Constitution et 110 du règlement intérieur de notre institution, que nous souhaiterons obtenir de l’Exécutif des réponses claires et des solutions appropriées aux préoccupations ci-après :

  1. Quelles sont les dispositions concrètes mises en place par le gouvernement de la Rupture afin de faciliter l’écoulement du maïs produit au Bénin vers l’extérieur après la levée d’interdiction d’exportation du maïs ?
  2. Suffit-il de lever l’interdiction relative à l’exportation du maïs pour garantir une stabilité des prix d’achat du maïs et bien faire appel aux importateurs sans aucune négociation diplomatique avec les pays importateurs voisins du maïs d’alors ?
  3. Si le gouvernement de la Rupture est convaincu que l’agriculture est la clé de l’indépendance financière en Afrique, que fera-t-il pour dissiper les recrudescentes inquiétudes des producteurs provoquées par la mesure d’interdiction d’exportation des produits vivriers, en l’occurrence le maïs, l’une des principales cultures de rente au Bénin ?

Honorable MOUCOURÉ BOKO SOULEY MALAM Député à l’Assemblée Nationale du Bénin 9ème Législature

La Rédaction

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