L’ARBRE À PAIN : un trésor aux multiples usages
L’arbre à pain, connu scientifiquement sous le nom Artocarpus altilis et communément appelé blèfoutou au Bénin, est un arbre tropical emblématique des régions d’Afrique de l’Ouest, notamment du Bénin, du Togo, du Ghana et du Nigéria. Bien que son origine première soit l’Asie du Sud-Est, il a été introduit en Afrique au fil des siècles et s’est parfaitement acclimaté aux conditions climatiques des zones tropicales humides et subhumides. Il est généralement cultivé et multiplié par bouturage ou marcottage, car la germination des graines peut être capricieuse. Il préfère les sols bien drainés et fertiles, avec un pH légèrement acide à neutre. L’arbre peut atteindre une hauteur de 10 à 25 mètres et commence à produire des fruits entre 3 et 5 ans après la plantation. Il nécessite peu d’entretien, hormis un désherbage léger et une protection contre certains insectes ravageurs
Bienfaits et vertus
Le fruit de l’arbre à pain est une excellente source de glucides complexes, de fibres alimentaires, de vitamines B et C, de potassium, de calcium et de magnésium. Il est également riche en protéines de qualité, contenant des acides aminés essentiels, ce qui en fait un aliment de choix pour les régimes végétariens et végétaliens.
Les feuilles et l’écorce de l’arbre sont utilisées dans la médecine traditionnelle pour traiter diverses affections. Par exemple, les extraits de feuilles ont montré des effets antihypertenseurs, tandis que l’écorce est utilisée pour soulager les douleurs thoraciques et les vomissements liés aux troubles cardiaques.
Usages culinaires et dérivés
Le fruit de l’arbre à pain est consommé sous diverses formes : bouilli, grillé, en purée ou transformé en farine. Il sert de base pour la préparation de galettes, de pains, de bouillies et de desserts. La farine est particulièrement prisée pour sa texture légère et son goût neutre, ce qui la rend adaptée à une grande variété de recettes culinaires.
Rôle social et écologique
L’arbre à pain joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire des communautés rurales africaines. Sa culture et sa transformation offrent des opportunités économiques, notamment pour les femmes, qui s’occupent de la récolte, de la transformation et de la commercialisation des produits dérivés.
Par ailleurs, l’arbre contribue à la biodiversité locale et à la régénération des sols grâce à son système racinaire dense et son feuillage abondant.
Un patrimoine à valoriser
Malgré ses nombreux avantages, l’arbre à pain reste sous-exploité dans de nombreuses régions. Il est essentiel de promouvoir sa culture et son utilisation à travers des programmes de sensibilisation, des formations agricoles et des politiques de soutien à l’agroécologie.
Nadjahatou BAGUIRI
