Au Tchad, le bétail occupe le premier rang des exportations non pétrolières. Ce pays d’Afrique centrale se positionne comme un acteur clé de la chaîne de valeur bétail-viande à l’échelle continentale. C’est l’un des pays les mieux placés pour jouer un rôle majeur dans la satisfaction des besoins du marché de la viande et produits dérivés en Afrique centrale et de l’Ouest dans les prochaines années. C’est ce qu’estime un rapport publié en juin dernier par la Banque mondiale intitulé « Chad’s Livestock: Securing Cross-Border Value-Chain Post-COVID-19 ».
Le pays dispose déjà d’un avantage comparatif majeur sur lequel il peut se baser comme un cheptel de bétail estimé à plus de 120 millions de têtes, ce qui lui permet de figurer dans le top 5 en Afrique aux côtés des pays comme l’Éthiopie et la Tanzanie, selon le Fao. Alors que le pays exporte majoritairement du bétail sur pied vers les pays de la sous-région, il gagnerait plus en engageant des réformes pour générer plus de valeur ajoutée dans un contexte de croissance de la demande régionale en produits transformés au niveau régional. À ceci s’ajoute sa localisation géostratégique qui lui permet de relier l’Afrique du Nord à l’Afrique de l’Ouest, à l’Afrique centrale et au Sahel. De plus, plusieurs routes commerciales se croisent sur son territoire.
Tout ceci constitue une opportunité incontestable pour le Tchad de se positionner grâce à des investissements renforcés dans les abattoirs modernes et la chaîne de froid afin d’exporter de la viande transformée et non plus seulement du bétail vivant, dans un contexte où les conditions sécuritaires exercent de plus en plus de pression sur le transport transfrontalier.
Moudachirou ALIOU