L’Afrique doit sauvegarder son bio ! C’est un impératif et toutes les conditions sont réunies pour maintenir ce cap : abondance des terres cultivables et fertiles, forets remplies d’animaux de toutes espèces, climat favorable … L’agriculture reste aujourd’hui le seul pilier direct pour assurer l’équilibre alimentaire et économique des africains. Nombre de pays du monde ne disposant même pas d’un seul gisement de matières premières l’ont déjà prouvé. C’est ce que reconnait et recommande d’ailleurs la Fondation Bill et Malinda Gates lorsqu’elle indiquait lors d’un Forum Economique à Davos en ces termes : «…Si vous regardez les pays qui ont réussi leur développement économique tous à l’exception des producteurs du pétrole, ont fait de l’agriculture un élément essentiel … ». Mais avec quel type d’agriculture peut-on y parvenir ? Assurément pas avec celle qui est plus que jamais dépendante de l’usage des pesticides au nom de la productivité et occasionnant de fâcheuses conséquences telles que la destruction du sol, la pollution des eaux et de l’air, les intoxications alimentaires, les malformations… L’expérience des grandes économies du monde qui en payent aujourd’hui le lourd tribut doit nous servir de leçon. Sans ambages, l’urgence est plus que patente de revenir aux pratiques naturelles pour un modèle agricole africain. C’est le lieu de convaincre l’agriculteur habitué aux produits chimiques de passer à l’agriculture bio même si cela semble une gageure. Et pourtant, il a fallu quelques décennies pour que l’agriculture africaine développe une dépendance qui n’a eu de cesse de croître. Une situation qui a profondément transformé les pratiques agricoles en remettant en cause la qualité de la santé des populations. En outre, l’on constate de plus en plus que les produits issus de l’agriculture bio sont très peu recensés dans les statistiques officielles des pays africains. Ainsi, l’apport de la recherche agricole dans un passé récent, est toujours attendu dans le but de proposer de nouvelles techniques. Il est l’air que revenir à « l’agriculture bio » soulève des controverses dans tous les pays. Mais, il faudra organiser les coopératives agricoles dans ce sens, fournir plus de semences bio et disposer d’un suivi permanent sur le terrain. Forte utilisatrice de main-d’œuvre, cette forme naturelle voire traditionnelle est incontestablement une source d’emplois pour les jeunes africains abonnés au chômage.
Par Daouda BONI