Le portrait de ce mois nous conduit à Toucountouna, une commune du département de l’Atacora dans le nord Bénin. Là-bas, nous allons à la rencontre de Albert Tarikatohou Iropa, Trésorier général de l’association interprofessionnelle du coton (Aic) qui a à son actif plusieurs hectares de champs de coton, mais qui s’adonne également à la culture d’autres produits.
Par Jacques D. BOSSE
Il a 32 ans et réside à Tchatiboya, un village de la commune de Toucountouna. Albert Tarikatohou Iropa est l’un des plus grands producteurs agricoles de Toucountouna et même au-delà, du département de l’Atacora. Trésorier général de l’Association Interprofessionnelle du Coton (Aic) dans la commune, il totalise à lui seul pour le compte de la campagne cotonnière 2020-2021, 14 hectares de champs de coton dont douze hectares à Tchatiboya et deux à Tandafa, un village voisin. « J’ai deux champs. Le premier est celui de Tchatiboya et est le plus vaste et le second est situé à Tandafa et est moins vaste parce que je suis à mes débuts », nous a-t-il confié. « À Tandafa, j’ai deux hectares de coton et deux hectares de maïs. À Tchatiboya, j’ai 24 hectares de maïs, 14 hectares de coton, 2 hectares d’ignames, 2 hectares de riz, 1 hectare de soja et 4 hectares de sésame. », a-t-il poursuivi. Vous l’auriez compris, notre entrepreneur agricole, malgré son titre de trésorier général de l’Aic à Toucountouna, ne cultive pas que du coton. Il s’adonne également à la culture des produits céréaliers tels que le riz et le maïs, des légumineuses comme le soja et le sésame ou encore des tubercules que sont les ignames. Et comme si cela ne suffisait pas, Albert Tarikatohou Iropa fait aussi ses armes dans la production maraîchère. Ceci grâce à ses épouses et ses ouvriers. « En ce qui concerne la culture des produits maraîchers comme la tomate, le piment, et les légumineuses telles que l’arachide, le voandzou et bien d’autres, ce sont mes femmes en complicité avec mes ouvriers qui s’en occupent. » A-t-il fait savoir. Albert Tarikatohou est en fait un polygame. Il a deux femmes et 13 enfants. Il nous a confié que s’il s’est investi dans l’agriculture, c’est d’abord pour pouvoir subvenir à tous ses besoins ainsi que ceux de sa famille et ensuite pour marquer son passage sur terre. Mais si Albert Tarikatohou Iropa est aujourd’hui l’un des agriculteurs les plus respectés de la commune de Toucountouna, il a en réalité quitté de très loin. « À mes débuts, je n’emblavais pas de grandes superficies. J’ai commencé petitement et c’est au fil des années que mes superficies ont pris de l’ampleur jusqu’à en être à des hectares aujourd’hui grâce à mes tracteurs et de mon statut de polygame parce qu’il faut l’avouer, celà m’aide vraiment » va-t-il expliquer. En dehors de l’agriculture, le trésorier général de l’Aic à Toucountouna a aussi des talents de commerçants : « Je m’adonne à la vente des intrants agricoles de tout genre que je paye auprès du gouvernement. Cette vente me sert en même temps de canal pour être un bon conseiller technique en agriculture auprès de mes paires et de tous ceux qui viennent s’en approvisionner chaque jour du marché de la commune de Toucountouna » déclare-t-il. Albert Tarikatohou Iropa a à sa charge 15 ouvriers venus des communes voisines telles que Matéri, Boukoumbé, Tanguiéta ajoutés à ceux de Toucountouna. Pour leur payement, il réserve chaque année pas moins de trois millions de francs CFA. Malgré son statut d’un des plus grands entrepreneurs agricoles du département de l’Atacora, Albert a tout de même des doléances à l’endroit du gouvernement : « Je voudrais comme aide que le gouvernement nous subventionne des tracteurs qui seront mis à notre disposition pour nous aider dans la bonne marche de nos activités champêtres. Que le gouvernement nous accorde également des subventions remboursables que nous allons payer jusqu’à compenser la dette. Nous allons utiliser ces subventions pour faire tourner nos activités et payer nos ouvriers en fin d’année. » demande-t-il. En attendant la réponse du gouvernement à son appel, Albert Tarikatohou Iropa continue de vivre de ses champs qu’il qualifie comme son entreprise. Il se dit fier d’être indépendant, libre et de contribuer au développement de son pays à travers les taxes et les ouvriers qu’il paye lors de la vente de ses récoltes.