NOËL ÉRIC AMIKPEMI ET LES FLEURS, UNE HISTOIRE D’AMOUR :

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Il est entrepreneur, paysagiste-jardinier, responsable des établissements ¨Jardin le Sion¨. Noël Éric Amikpemi a développé depuis le bas âge une passion pour les fleurs et pour le paysage en général. Nous sommes allés le rencontrer dans son jardin situé dans les encablures du carrefour Hubert Coutoucou Maga à Parakou.

Par Jacques D. BOSSE

« Soyez les bienvenus sur le site de production de plants ornementaux ¨Jardin le Sion¨ Voilà comment nous a accueilli Noël Éric Amikpemi la trentaine, un soir du vendredi 29 janvier 2021 dans son jardin, un espace vert de quelques mètres carré de superficie. Après les échanges d’usages, nous avons ensuite poussé notre curiosité devant le beau paysage qui s’offre à nous. Première question, que fait-on au Jardin le Sion ? « Ce site a pour rôle de produire les plants pour décorer les maisons. Nous produisons également les plants pour les champs c’est-à-dire les fermes, ceux qui veulent reboiser leur espace. Nous produisons ces espèces forestières qu’ils viennent acheter ici. Notre établissement fait également la réalisation et l’entretien d’espaces verts. Nous fabriquons aussi des pots de fleurs en ciment. Nous nous occupons de l’entretien des ménages, des maisons et des bâtiments. Nous avons plusieurs gammes de fleurs ornementales ici. Il s’agit des plants intérieurs, des plants de pelouse, les palmiers, les notons, litrenas, fieusses, les plants de hein et autres. « Il y a une Kyrielle », détaille Noël Éric Amikpemi. Tout un travail de professionnel donc mais qui nécessite beaucoup d’abnégation et de passion, surtout dans un environnement où les populations s’intéressent peu aux plants ornementaux. « A Parakou ici en particulier et dans le nord en général, les gens n’aiment pas trop verdure. Ils pensent que c’est de l’argent jeter pour aller acheter de la brousse » confirme notre interlocuteur même s’il reconnait que les mentalités changent de plus en plus. Au-delà de l’environnement sociologique peu favorable, exercer le métier de jardinier, de fleuriste ou encore de paysagiste à Parakou n’est pas chose facile. Entre autres difficultés, la rareté de la ressource en eau. Si Éric Amikpemi tient le coup grâce à un forage qu’il a réalisé sur fond propre, plusieurs de ses collègues quittent le secteur pendant cette période de sécheresse et ne reviennent qu’au début de la saison pluvieuse. D’où cet appel qu’il lance aux autorités à divers niveaux. « Aucun regard, aucun accompagnement dans notre secteur. Nous sommes un corps de métier orphelin. Ce que les autorités peuvent faire, c’est de nous ériger des forages hydrauliques ou des puits pour que nous puissions avoir de l’eau en grande quantité. On peut nous ériger des barrages hydrauliques pour nous permettre d’avoir de l’eau en permanence. C’est le principal besoin. Le reste c’est le matériel », déclare Éric Amikpemi. L’autre difficulté de ce corps de métier est liée au financement. Difficile de trouver un capital auprès des institutions financières pour démarrer une campagne. Malgré ces difficultés, notre paysagiste ne compte cependant pas abandonner sa passion pour les fleurs. En fait, Éric est un véritable amoureux de la verdure. « Je suis entré dans le métier par la passion. J’ai toujours eu un amour pour l’environnement » confie-t-il. Un amour qu’il a développé depuis 1999 alors qu’il était encore en classe de 3eme. Il a suivi une formation dans ce sens et après ses études universitaires, il décide de s’auto-employer et crée en 2004 son jardin : « Je suis heureux dans ça. Ça nourrit son homme » confesse-t-il tout souriant. Le responsable des établissements Jardin le Sion n’est pas seul dans son entreprise. Il dispose de plusieurs collaborateurs. Une équipe composée de personnel permanent et d’ouvriers saisonniers. Il forme également les étudiants de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou qui viennent pour des stages de fin cycle. « J’ai tissé un partenariat avec la Faculté d’Agronomie de l’UP. J’ai déjà gardé plusieurs étudiants en agro ici qui ont fait des stages en licence et en master » Et pour les passionnés du métier de jardinage, ils peuvent, s’ils le veulent, se faire former au niveau du ¨Jardin le Sion¨. Une formation de trois ans et vous pourriez devenir comme Noël Éric Amikpemi.

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